La disparition d’AppGratis sur l’App Store n’en finit plus de provoquer des réactions sur la toile. Mais alors que son éditeur iMediaApp est sorti récemment de son silence pour exprimer son point de vue, il est nécessaire de plonger dans d’autres aspects d’une activité commerciale bien particulière : la recommandation d’applications.
L'influence extérieure sur le classement officiel
AppGratis est une application qui se propose de vous faire profiter d’applications gratuites pendant un court laps de temps. Sur le papier, tout semble parfait, mais certains aspects doivent être connus pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire.
Le premier aspect important est le fonctionnement de l’App Store. La boutique d’applications intègre aujourd’hui plus d’un million de créations tierces. Se pose de fait la question de l’organisation et de la découverte. Apple propose depuis longtemps un système de classement qui suit une logique très simple : sur une période donnée, les applications les plus téléchargées apparaissent en tête. La fonction a pour but de montrer à l’utilisateur quelles sont les « apps » qui rencontrent le plus gros succès. Apple peut également faire la promotion de certaines applications, ce qui s’apparente davantage à des « coups de cœur ».
Il y a donc ici un premier problème concernant AppGratis. L’énorme succès de l’application (iMediapp revendique 12 millions d’utilisateurs) engendre un phénomène de masse. Il faut comprendre en effet que l’effet de promotion n’est pas isolé : si une application récolte par exemple 500 000 téléchargements grâce à AppGratis, c’est autant de points dans le compteur de l’AppStore. Et il y a automatiquement un effet marketing puisqu'il suffit d’une seule campagne de gratuité bien placée pour se retrouver bien positionné dans la boutique.
Une simple question d'argent ?
Deuxième aspect : la monétisation du service. Nos confrères de Mac4Ever pointent du doigt la pratique qui consiste à vendre directement auprès des clients éventuels un certain nombre de téléchargements. De fait, en plus d’influer sur des classements « officiels », Apple pourrait ne pas apprécier une forme d’économie jugée comme inappropriée. C’est ce qu’indiquent nos confrères : « Plusieurs développeurs nous ont contactés ces dernières semaines, afin de prévenir leurs confrères qui voudraient se laisser tenter. Apple surveillerait désormais de près l'utilisation de ce type de services ». Ils ajoutent d’ailleurs qu’Apple « connait très bien les agences proposant ce genre de services, et détecte également les officines françaises ».
Le troisième aspect est financier. La décision d’Apple s’appuie probablement sur plusieurs facteurs, mais quel sera celui qui fera pencher la balance ? Le succès d’AppGratis est insolent : 12 millions d’utilisateurs, jusqu’à un million de téléchargements dans une promotion, 45 employés… et surtout une levée de fonds de plus de 10 millions d’euros en janvier dernier, via Iris Capital (Orange et Publicis). On peut dès lors se demander si Cupertino ne tolère ce genre d’activité que jusqu’à un certain seuil : celui d’un succès fulgurant pour une entreprise dont le business model repose sur l’exploitation d’un service qui ne lui appartient pas.
Il n’en reste pas moins que la décision d’Apple est aussi radicale que peu expliquée, ce qui entretient clairement une image « despotique ». iMediapp reste une entreprise embauchant 45 personnes dont Apple vient de débrancher subitement la prise.
Notez que nous avons approché iMediapp en vue d’obtenir des réponses. Nous attendons actuellement ses réponses.
Commentaires (36)
#1
La Pomme et Google deviennent des pays où travailler revient à se soumettre à leur désidérata, en fait à leur dictature. Ils ont créés ces pays, ils les gouvernent à leur guise ; aucun gouvernement réel n’a de prise sur eux ; ils n’ont pas encore pris conscience des conséquences du monde virtuel numérique.
#2
Un joli petit chèque et un pourcentage sur les bénef et Apple n’y verra plus d’inconvénient
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#3
Bof… S’ils ferment c’est qu’Apple compte ouvrir quelque chose de similaire s’il y a du benef à prendre… ou proposer une formule “premium” à XX€/an (ou /mois) avec des app populaires (ou pas).
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Ça ne doit pas les laisser de “marbre” et ça leur a donné des idées
#4
Apple n’aime pas la concurrence. Quand on est meilleur qu’eux ça les défrise alors on supprime l’application génante.
#5
Perso, j’aime bien l’idée de virer ces “apps” promotionnelles qui faussent le classement des applications, vendent de la promotion aux éditeurs, et contribuent à faire marcher un commerce déloyal, où une application est promue grâce à un gros chèque.
Pour le coup, je dis bravo Apple, et tant pis pour les détracteurs.
#6
Les raisons me semblent assez évidente … PERSONNE ne concurrence Apple sur ses propres produits !
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#7
Perso, j’aime bien l’idée de virer ces “apps” promotionnelles qui faussent le classement des applications, vendent de la promotion aux éditeurs, et contribuent à faire marcher un commerce déloyal, où une application est promue grâce à un gros chèque.
Tout à fait d’accord avec cela.
Pour avoir suivi le classement AppStore des applications gratuites/payantes depuis quelques années maintenant, je peux affirmer que les applications du type AppGratis faussent grandement la donne.
Elles deviennent l’étape obligatoire pour les éditeurs afin de promouvoir leurs applications. Grâce à AppGratis, ils bénéficient d’un boost temporaire de popularité qui les propulse aux premières place du classement Apple. Le jour d’après, l’application devient payante mais conserve une bonne popularité puisque toujours présente dans AppGratis.
C’est tout simplement payer pour être en tête de gondole dans le supermarché.
De ce fait, Apple se trouve lésé dans l’histoire, d’où cette réaction. Je pense qu’Apple vend ou veut vendre le même service et ne tient pas à cette concurrence.
#8
Page 2 sur 2 :
“L’entreprise basée à Paris emploie 40 personnes et devrait doubler ses effectifs en 2013.”
http://www.iriscapital.com/sites/default/files/CP%20AppGratis%20FR.pdf
#9
Le problème n’est pas l’application mais la façon dont Apple comptabilise les downloads. Si une app bénéficie d’un coup de pouce via une opération marketing dans le genre, les téléchargements pourraient ne pas compter.
Mais après, quelle différence entre quelqu’un qui fait la pub pour son application via une régie publicitaire ou une opération “App Gratis” ? Pas grande différence au fond… Va t on pour autant interdire la pub pour les apps sur les sites internet, dans les magasines, les revues en ligne et bien d’autres ? Je ne crois pas.
App Gratis n’était qu’une régie publicitaire avec du succès. Et ça n’a pas plu à Apple…
#10
Si vous avez les compétences et la foi, vs pouvez tjs postuler à cette annonce (08 avril 2013)
http://www.pcinpact.com/emploi/cdi-developpement-lyon–69-/17959
#11
le plus surprenant c’est de constater que des investisseurs ont pu mettre des millions dans une application basique qui n’avait de valeur que par le nombre d’utilisateurs…nombre d’utilisateurs forcement eleve lorsqu’il s’agit d’obtenir gratuitement des applis payantes…
#12
#13
@mifranc: rien de surprenant … y en a bien qui investissent ou achetent des espaces publicitaires dans des emissions de tv poubelles juste parce que ça fait de l audience; pas a cause de la valeur intrinsèque de l’émission
#14
Comme d’habitude, Apple préfère la manière brutale plutôt que d’améliorer ses propres produits. On en a l’habitude maintenant
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#15
#16
Tout est dit dans l’article qui est une belle remise en perspective: une application parasite le système de vente d’Apple et se fait éjecter de façon malpropre par Apple qui a manqué de consistance mais pas de logique!!
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Tout le monde il est méchant!!
#17
En même temps euh, être une société qui ne vit que d’une seule application (si j’ai bien compris) pour un support qui ne leur appartient pas, il ne faut pas qu’ils s’étonnent de devoir fermer du jour au lendemain.
Mon patron préfère avoir plusieurs petits clients qu’un seul gros, je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi je pense.
#18
Appgratis facture surement cher ses services, comme tout ceux qui proposent ce genre de service.
Et ils doivent sans doute atteindre plusieurs millions d’euros de CA par ans…
Trouver scandaleux qu’une régit publicitaire soit remis dans le droit chemin par Apple est quand même étrange…
Ils enfreignent plusieurs règles que tous les concurrents respectent comme utiliser les push pour envoyer de la pub sur le téléphone des utilisateur.
“ça passe” jusqu’au jour ou “ça passe pas” …
#19
L’AppStore et Google-Play ne sont pas des places de libre échange.
Croire le contraire c’est mettre en péril son business-model.
iMediapp reste une entreprise embauchant 45 personnes dont Apple vient de débrancher subitement la prise.
CQFD
#20
A lire :
http://appgratis.com/blog/2013/04/09/appgratis-pulled-from-the-app-store-heres-the-full-story/
J.
#21
#22
#23
Notre ministre vient de tweeter
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Comme si ils allaient pouvoir faire un truc contre Apple :o c’est beau le populisme.
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#25
Sur twitter ça régit pas mal à la déclaration de Fleur Pellerin, pour le meilleur et pour le pire :
listoir d’appgratis na rien a voir avec la #netneut. Les markets dapplicatipn ont des regles, fo les respecter
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d’un autre côté, mettre en avant les applis les plus telechargees, c’est entretenir les différences.
C’est telechargé (pourquoi?) alors c’est mis en avant et donc succeptible d’etre telecharger davantage. Effet boule de neige.
Le plus dur c’est d’amorcer la pompe (d’où le “pourquoi?”).
Un peu comme l’argent qui appelle l’argent mais pour démarrer c’est dur de sortir du lot.
des classements sur les avis (bien que perfectibles) sont souvent plus utiles.
La combinaison de plusieurs facteurs (nbr de DL / Avis / prix / suivi de l’appli) pourrait faire une note globale et servir de classement.
mais pas de systeme parfait. par contre c’est vrai que la multitude d’applis disponibles faits que le meilleur cotoie le pire et qu’il n’est pas evident de denicher celles qui sont reellement innonvantes et utiles.
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#28
Mouais, je sais trop quoi en penser … Alors oui, c’est jamais qu’une “app de pub” qui n’affiche que des pubs pour des appli (à vrai dire je ne pensais pas que ce genre de service était payant
" /> faut dire que avec un mail à Appxoid sur plateforme Android, ils ont parlé de mon appli 
" />).
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Maintenant ce que je trouve regrettable, c’est qu’encore une fois, malgré les longues validations de l’App Store, on a des applications qui sont validés pour se retrouver du jour au lendemain interdites sans autre forme de procès. Hop tout un business model qui devient “de toute évidence interdit à partir de maintenant”.
Alors oui, c’est les TOS, c’est Apple qui décide, mais c’est à se demander ce qu’ils vérifient dans la phase de validation des apps
Enfin bon, c’est pas ce genre d’app qui va me manquer
#29
Il serait temps que tout le monde ouvre les yeux !
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Rien n’est gratuit sur le net ! La preuve gagner de l’argent et employer 45 personnes en pointant seulement du doigt ce que d’autres on créé ! Imaginez ce que Apple gagne avec ses appli (trop souvent payantes !).
Forcément une entreprise, de surcroit Française (car on n’a pas la côte chez eux) qui vient non seulement gagner de l’argent mais pire, leur montrer qu’on a mieux travaillé, ne pouvait que finir comme ça.
Maintenant, il suffirait peut-être que les premiers intéressés, vous et moi, réagissions enfin pour faire valoir nos droits, pour que les clients deviennent à nouveau les rois !
Je rêve peut être mais je suis optimiste, c’est à nous de dire si un outil est bon ou pas, à nous de décider ce que nous voulons voir sur les écrans, parce que c’est nous qui payons les accès au net !
‘sans compter qu’au niveau mondial, beaucoup de pays ont un accès libre à internet !’
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Mediapp reste une entreprise embauchant 45 personnes dont Apple vient de débrancher subitement la prise.
euh je trouve ça un peu violent là quand même… c’est pas de la faute d’Apple si le patron de la boite n’a misé que sur un seul produit, si le business model de cette boite est fragile c’est quand même pas la faute d’Apple!!!!!!
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