Si l'accord trouvé entre Google et la France n'a semble-t-il pas convaincu la presse allemande, l'European Publishers Council (EPC - conseil européen des éditeurs), qui représente de très nombreux médias en Europe, n'a pas caché son souhait de voir ce type d'accord être généralisé à toute la presse européenne.
Eric Schmidt (Google) et François Hollande (à gauche), accompagnés de la représente de l'IPG.
« Tous les agrégateurs comme Google devraient donc payer »
Interrogé par l'agence Reuters, le Portugais Francisco Pinto Balsemao, président de l'EPC, a expliqué que les moteurs de recherche tirent plus de 90 % de leurs chiffres d'affaires de la publicité, « et une partie importante de ceux-ci proviennent directement ou indirectement de l'accès gratuit aux nouvelles professionnelles ou aux contenus de divertissement produits par les médias ». Or « cette utilisation par Google est effectuée sans l'autorisation des détenteurs des droits ou sans paiement en retour. Tous les agrégateurs comme Google devraient donc payer » a-t-il ainsi conclu.
Mais qui se cache derrière l'EPC ? Ce conseil regroupe des géants européens tels que Thomson Reuters, la deuxième plus importante agence de presse au monde, les Britanniques Financial Times, Guardian, Daily Mail, Telegraph et News International, le géant allemand Axel Springer (Bild, etc.), l'Européen Reed Elsevier (LexisNexis), les géants espagnols Prisa (El Pais, etc.) et Vocento (ABC, etc.), le Portugais Impresa, le Suisse Ringier (Le temps, etc.), le Suédois Bonnier, le Danois Egmont, le Finlandais Sanoma, le Norvégien Schibsted (qui détient 20 Minutes et Leboncoin), l'Autrichien Der Standard, etc.
Derrière ces groupes se trouvent donc des centaines de quotidiens et de magazines européens. L'avis du patron de l'EPC a donc un véritable poids, sachant que si Google a résolu pour le moment son conflit avec la presse belge et française, bien d'autres pays européens sont en guerre avec le géant du Web. C'est notamment le cas de l'Allemagne, de l'Italie, du Portugal et de la Suisse. Et d'autres pays pourraient bien se joindre à cette bataille en voyant les millions récoltés en Belgique et en France.
La négociation plus que la loi
Toutefois, si en Allemagne, la loi semble bien être le seul moyen que compte utiliser la presse pour faire plier Google, l'EPC semble plutôt opter pour la manière belge et française. « L'ouverture de Google afin de négocier et discuter est une bonne étape qui doit maintenant être suivie dans d'autres pays européens. » La négociation est donc bien la ligne à suivre pour de nombreux quotidiens européens.
Pour mémoire, les principales associations d'éditeurs allemands ont considéré que l'accord français « n'est pas un modèle pour l'Allemagne ». Si les 60 millions d'euros négociés par la presse française sont une belle contribution, la problématique reste malgré tout la même pour les Allemands. Qui plus est, en ne signant qu'avec un seul et unique acteur, « la solution française est un pari sur le monopole de Google » a estimé un porte-parole d'une des associations allemandes. Une remarque pertinente.
Commentaires (27)
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@Nil Sanyas : Es qu’un site d’information comme PC Inpact touche directement et/ou indirectement des fonds de cet accord hors publicité généré par vos régies publicitaire ? Y’a t’il un distingo entre presse écrite et presse numérique ?
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Nil est en forme ce samedi matin " />
Sinon j’avais lu quelque part qu’ils qui’ils comptent s’attaquer à Apple par la suite, ( du moins la presse française pour le moment ) mais concernant leurs abonnements sur iTunes.
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Et que donnent les organes de presse et multimedia à Google pour la pub indirecte produite ? " />
#7
négocier (verbe transitif): recevoir de l’argent d’un tiers, sans contrepartie.
Exemple: “De nombreux journaux européens souhaitent aussi négocier avec Google”.
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C’est sur que c’est plus facile de négocier avec Google que de se remettre en question. Enfin, la presse et les ayant droit ont déjà remis en question la définition du verbe négocier… " />
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à la soupe !!!!!!!!!!
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@Nil Sanyas : Avez-vous des infos sur les éventuels accords du côté de Yahoo!, Bing et autres moteurs ? Merci. :)
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salut
c’était à prévoir –> que “les autres” allaient S’Y* engoufrer !
“60 M.—> “j”en veut aussi.prems, moi, moi aussi …etc " />
* brêche
#14
coup de maitre de google qui en sacrifiant (ou en investissant, en fait) une poignée de dollars (à leur echelle) a eux trois effets de bord:
d’ailleurs sur la photo de shmidt de google et de francois de flambyland (pas la photo de l’article, une autre vu dans un media “assermenté et bien pensant”, pas un site de geeks), les deux avaient un grand sourire (l’un, carnassier, genre “on vous a bien ken” et l’autre un sourire benet genre “eeeuh eeeeuuuh j’ai gagnééééé ! gné ?”)
tres fort !
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pour le point 2 a mon avis y’a aussi des menaces a peine voilées de google du genre “viendez pas nous y refaire iech, sinon la prochaine fois on pourrait faire ceci cela, contentez vous du beau role”
histoire de dissuader ceux qui voudraient jouer à quit ou double
(car non je ne suis pas naif, je crois bcp plus au pere noel et aux fees qu’en l’honneteté des hommes politiques)
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De nombreux journaux européens souhaitent aussi négocier avec Google
On veut ratisser Google ? " />
#21
Ce qui me fait rire, c’est que la pseudo indépendance éditoriale de tous ces journaux risque de méchamment en pâtir, google ne donne qu’une somme prédéfinie une fois, pour un plus le monde de l’information va sans doute devoir leur montrer patte blanche… " />
#22
Fallait pas céder et les déférencer ; c ‘ était à prévoir !
Maintenant que Google se démerde; je ne vais pas pleurer sur son sort
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Qui plus est, en ne signant qu’avec un seul et unique acteur, « la solution française est un pari sur le monopole de Google » a estimé un porte-parole d’une des associations allemandes.
Ben tiens, il y en a au moins quelques uns qui sont lucides…
#27
" /> Et moi qui croyait que la presse Française s’était faite rouler dans la farine…