Services de musique en ligne : leur évolution de 2007 à 2011 en détails

Services de musique en ligne : leur évolution de 2007 à 2011 en détails

Du bon et du moins bon

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Nil Sanyas

Publié dans

Internet

13/09/2012 7 minutes
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Services de musique en ligne : leur évolution de 2007 à 2011 en détails

L'Observatoire de la Musique vient de publier son bilan du second semestre 2007 au second semestre 2011, soit neuf semestres consécutifs ou encore 54 mois. Ce bilan sur le temps nous apprend ainsi que près de 50 services musicaux en ligne ont fermé leurs portes depuis fin 2007. Mais bien d'autres ont été créés entre temps.

Observatoire Musique

Des services récents devenus majeurs aujourd'hui

Sans pour autant analyser l'intégralité des services musicaux en ligne du monde entier, l'observatoire s'est tout de même penché sur 152 sites différents entre 2007 et 2011, la plupart étant basés aux USA et en France. Dans les détails, on retrouve parmi ces 152 services : une cinquantaine de suppressions, 27 survivants (présents en 2007 et toujours là en 2011), et plus de 70 ajouts.

 

Parmi ces 70 ajouts de services, dont certains existaient toutefois avant leur apparition dans l'échantillon de l'observatoire, on retrouve de nouveaux services majeurs comme Amazon MP3, Beezik, Qobuz, Jiwa, Spotify, Rdio,  Grooveshark, etc. Il est vrai qu'énormément de services musicaux créés aujourd'hui ne sont devenus publics qu'en 2008 voire plus tard. Si des historiques comme iTunes, Pandora, Last FM, Rhapsody, Jamendo et d'autres sont toujours là, la plupart des poils à gratter actuels ont moins de quatre ans d'existence.

Survivre est une tâche difficile 

Concernant les 50 sites supprimés de l'échantillon, la plupart ont été fermés pour des raisons stratégiques, financières ou légales. Certains ont toutefois été retirés par l'Observatoire du fait de leur faible importance et non pour une question de fermeture. L'étude note que les boutiques en ligne et les services de streaming ont représenté la majorité des fermetures, et que certains n'ont eu une durée de vie que de quelques mois.

 

« Face au foisonnement de sites de musique en ligne qui ont éclos entre les années 2000 et 2007, la plupart des sites n’ont pas survécu aux principes de réalité et à l’exigence nécessaire pour tenter de pérenniser leur activité. Ainsi, de nombreux sites sont apparus comme des copies de sites professionnels » résume l'Observatoire. Ce dernier rajoute que de très nombreuses entreprises se lançant dans le marché n'ont pas réussi à mettre à jour assez régulièrement leurs contenus et à proposer de nouveaux services de qualités. Qui plus est, certains sites affichaient un « graphisme rudimentaire » peu attrayant pour les visiteurs.

 

Résultat, malgré la création de nombreuses offres concurrentes, l'étude rappelle que le marché est en situation d'oligopole, avec une importance toute particulière à iTunes en matière de téléchargement, le secteur du streaming étant lui aussi archi dominé par une poignée d'acteurs.

Les services ont fortement évolué depuis 2007

Du côté des 27 survivants de son échantillon, voici les détails fournis par l'Observatoire :

  • 7 boutiques généralistes : emusic (US), Fnac (France), iTunes (US), Musicme (France), Rhapsody (US), Virginmega (France), Cellfish (France),
  • 3 boutiques spécialisées : Deutsche Grammophon (Allemagne), MusiClassics (France), Musique en ligne (France),
  • 5 portails : Neuf music (France), NRJ (France), Orange (France), SFR (France), Yahoo music (US),
  • 5 radios : Awdio (France), Hotmix radio (France), Liveradio (France), Nexus radio (US), Skyrock (France), 
  • 4 services de Streaming : Deezer (France), Finetune (US), Last FM (UK), Pandora (US),
  • 3 sites communautaires : Jamendo (Luxembourg), MySpace (US), YouTube (US)

L'étude s'est particulièrement concentrée sur ces 27 services et a notamment répertorié les évolutions de ces survivants entre 2007 et 2011. iTunes Music Store, par exemple, ne s'est pas tourné les pouces ces cinq dernières années. Ses tarifs ont ainsi évolué en 2008, le prix le plus bas passant de 0,99 € à 0,69 € pour un titre, et de 9,99 € à 5,99 € pour un album. Le service d'Apple a de plus proposé de nouveaux contenus et de nouvelles fonctions, des séries TV en passant par Genius, iTunes DJ, etc. La qualité des titres s'est elle aussi améliorée avec la généralisation du 256 kbps, le service a adopté les MP3 et a abandonné les DRM.

Ce type d'observation est visible pour bien d'autres services, même si certains font plus d'efforts que d'autres. Ainsi, quelques services proposent bien des titres en lossless, mais ils restent encore minoritaires. Qui plus est, certains restent encore confinés au WMA et aux DRM, même encore aujourd'hui. Bien heureusement, eux aussi sont minoritaires.

 

L'évolution entre 2007 et 2011 est cependant intéressante à analyser en ce qui concerne la progression du nombre de titres proposés par plateforme. Voici ci-dessous le nombre de titres différents vendus par les plateformes en 2007 et en 2011.

 

Plateformes Catalogue en 2007 Catalogue en 2011
iTunes 4,5 millions > 20 millions
Rhapsody 4 millions > 14 millions
Emusic 2 millions > 13 millions
Virgin Mega  2,7 millions > 8 millions
Fnac  2 millions > 7 millions
Musicme 1 million  6,6 millions
Deezer 1 million 15 millions

 

iTunes et Deezer très dynamiques

On remarque immédiatement la toute puissance d'iTunes, qui a réalisé un bond important depuis 2010, année où il ne comptait « que » 13 millions de titres dans son catalogue musical. Globalement, l'évolution de toutes les plateformes est importante, avec une multiplication par 3 ou 4 du nombre de titres dans le pire des cas, et de 15 pour Deezer.

 

L'Observatoire note que si iTunes se démarque de par son dynamisme depuis 2007, le Français Deezer sort du lot et réussi le tour de force d'être plus dynamique que l'offre d'Apple en matière de mises à jour. « Sur les 5 années d’observation, le site Blogmusik, renommé Deezer en 2007 à l’occasion de son nouveau repositionnement au regard des droits musicaux, est  devenu le site français de la musique en ligne le plus important, exportant son modèle dans plus de 50 pays » présente l'étude.

Vers un marché plus concentré ?

Point intéressant, l'étude remarque que l'abandon quasi général des DRM en 2008 a aussi été « une année charnière dans la relance de l’offre légale ». 2008 a aussi été l'année de l'arrivée importante des smartphones, pour toutes les conséquences que cela a aujourd'hui. L'année 2009 pour sa part est celle de l'avènement du streaming estime l'Observatoire. Elle est aussi l'année de la  liberté des tarifs, auparavant plus figés et standardisés.

 

Quant aux années 2010 et 2011, elles sont bien moins intéressantes, avec des nouveautés plus faibles, la limitation voire la disparition de services gratuits (en streaming notamment), les difficultés de certaines radios en ligne, etc. Et 2012 ? Au regard de l'analyse des années précédentes, l'étude estime que 2012 a tout pour être l'année de la concentration du marché.

L'importance des majors et la diversité en question

Autre donnée intéressante mise en avant par l'Observatoire, la diversité des répertoires. Nous le savons depuis plusieurs années, les majors représentent une part importante des catalogues des services en ligne. Mais quelle part précisément et quelle est la visibilité des labels indépendants  ?

 

L'étude indique que « les répertoires de Majors restent ultra majoritaires sur plus de 96% des sites fin 2011 (vs 81% fin 2009), suivis par les indépendants avec 89% (vs 74% fin 2009) ». En somme, alors qu'il n'était pas rare que certains sites soient exclusivement dédiés aux majors, et d'autres aux indépendants, le marché tend à proposer les catalogues de tous les acteurs, avec toujours un avantage non négligeable aux majors.

« Contrairement à l’univers physique, les autoproduits sont très présents dans les offres commerciales de musique en ligne, plébiscités par 67% des sites de musique en ligne au second semestre 2011, mais en baisse par rapport au second semestre 2007 (81%) » rajoute l'étude. Pour cette dernière, cette évolution montre une concentration des répertoires en faveur des Majors et des grands labels, ce qui n'est guère positif pour la diversité musicale. Et ce n'est pas le rachat d'EMI Music par Universal Music qui devrait améliorer cette situation.

Écrit par Nil Sanyas

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Commentaires (4)


Les prix minimum sur iTunes c’est bien, mais le prix moyen constaté ça aurait été mieux…


Donc si je comprends bien, l’observatoire de la musique attend d’avoir plus de recul avant d’intégrer Beezik (meilleure offre légale pour obtenir de la musique gratuite) dans son étude


Dans l’évolution de la musique il y a aussi l’évolution technologie qui ne bouge pas depuis des années et des années toujours pas d’amélioration de la qualité du son ou bien encore une évolution matériel.



Lorsque tu regardes l’évolution du jeux vidéo paf la musique prend une claque



Tu regardes du côté du cinéma du HD 1080p presque chez tout le monde avec les TVs et les chaines et films (ok pour les chaines c’est du 5 - 7 Méga) et on parle déjà du 4K.



On parle beaucoup de la musique mais en même temps c’est des bras cassés qui ne font rien pour faire bouger, c’est du côté d’Apple que les choses en évolués avec bien sur Deezer et Spotify.


Les avocats des majors ont bien bossés.