Pénurie de fibre : l'alerte de l'Avicca aux réseaux d'initiative publique

Pénurie de fibre : l’alerte de l’Avicca aux réseaux d’initiative publique

Des chiffres et des lettres

Avatar de l'auteur
Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

18/07/2018 7 minutes
57

Pénurie de fibre : l'alerte de l'Avicca aux réseaux d'initiative publique

Pour l'association de collectivités, ses membres ne doivent utiliser que de la fibre optique recommandée par l'Arcep... même si elle n'est pas disponible en quantité suffisante pour déployer dans les temps. Les raisons : un danger pour les subventions et un important risque juridique.

L'Avicca est l'une des principales associations de collectivités sur le numérique, très impliquée dans le déploiement de la fibreDans une lettre datée de fin juin, dont nous avons eu connaissance, elle enjoint ses adhérents à respecter à la lettre les recommandations officielles sur la fibre optique. Elles ne doivent en aucun cas y déroger dans leurs réseaux d'initiative publique (RIP), censés connecter 43 % de la population au très haut débit.

Plusieurs types de fibre sont disponibles. Deux sont au cœur du débat. D'un côté, la « G657A2 », qui sert à connecter les habitations au réseau, en raison de sa grande flexibilité, supportant des angles importants sans perte de signal. De l'autre, la « G652D », une fibre résistant mieux sur de longs trajets (comme ceux reliant plusieurs villes).

Or, la « G657A2 » vient à manquer, mondialement. Une mauvaise passe qui inquiète les industriels. Pour tenir, l'Agence du numérique (aux manettes du plan France THD) accepte un remplacement temporaire par de la « G652D ». Problème, pour l'Avicca : un réseau d'initiative publique qui en déploie s'expose à un important risque juridique, ne respectant pas l'état de l'art.

Contactée, l'Avicca confirme l'existence de cette lettre et la justifie. « Si les réseaux d'initiative publique continuaient à déployer autre chose que de la fibre G657A2, ils avaient un risque de double peine » nous déclare Ariel Turpin, son délégué général.

Entre promesses orales et règles écrites

La première peine serait la perte des subventions de l'État. Sur les 14 milliards d'euros à investir dans les réseaux d'initiative publique d'ici 2022, 3 milliards proviennent de Paris. « Si, oralement des adhérents ont pu entendre qu'il n'y avait pas de souci pour déployer ponctuellement de la G652D (à défaut de G657A2), il n'y a pas de garantie écrite d'être payés » résume l'association.

La seconde peine viendrait lors d'un règlement de différend entre un réseau d'initiative publique et un opérateur. Par exemple, celui qui exploite le réseau pour le compte de la collectivité. Il pourrait faire valoir ce « mauvais » choix de fibre pour dire que le réseau n'est pas aux normes.

Pour Ariel Turpin, il y a peu de risque de voir une collectivité attaquée uniquement pour ce choix. Par contre, il peut servir de prétexte pour un opérateur qui voudrait arrêter de payer ses redevances d'exploitation à la collectivité, parce qu'il dispose de la mainmise sur le réseau.

« Un opérateur pourrait facilement se retrancher derrière ça, en disant que tant que le réseau n'est pas à niveau [vers la « G657A2 », NDLR], il ne paiera pas » estime le responsable.

Le risque est d'autant plus important qu'un règlement de différend passerait devant l'Arcep, qui s'en tient à ce qui est écrit. Selon l'Avicca, l'autorité des télécoms aurait été claire : elle s'en tiendrait au recueil de son comité d'experts fibre (PDF), qui limite le raccord final à la « G657A2 ». Si un réseau public est pris la main dans la « G652D », elle en paierait les conséquences.

Interrogée hier, l'autorité n'a pas encore pu nous répondre sur le sujet.

Des antécédents rendent l'Avicca frileuse

L'association pointe deux cas qui l'ont marquée au fer rouge. Deux mises à niveau de réseaux lancés avant le plan France THD, qui ont dû l'être « dans la douleur ». Le premier est le SIEA dans l'Ain, le bébé de Patrick Chaize (président de l'Avicca), qui a dû être revu pour accueillir Orange, après une longue bataille. Le second est celui du Pays de Bitche, nommé Tubéo, qui a été revu pour l'opérateur historique, après condamnation de l'Arcep.

Ces collectivités étaient de bonne foi, pense l'Avicca, en l'absence de règles établies lors de leur construction. Malgré tout, l'Arcep les a sommés de rentrer douloureusement dans le rang.

« Imaginez quelle pourrait être la position de ce même régulateur, alors que la collectivité ne pourrait pas se targuer d'une absence de réglementation à l'époque. Quand vous êtes dans votre droit, on vous donne tort. Alors, si en plus vous êtes dans le tort dès le début... Je ne donne pas cher d'une collectivité face à un acteur qui voudrait lui faire la peau » appuie le lobby de collectivités.

Une pénurie sur la « G657A2 »

Les réseaux d'initiative publique sont plus durement touchés que les opérateurs privés par la tension sur la fibre. Leurs commandes arrivent plus tard, avec moins de visibilité sur leur calendrier. Ils sont donc des clients moins prioritaires pour des producteurs de fibre (français et étrangers) qui débitent plus de 500 millions de kilomètres de fibre par an.

Pour l'Avicca, il n'est pas question de déployer de la « G652D » entre le point de mutualisation (qui regroupe les connexions des habitations d'un quartier) et le client. C'est le rôle de la « G657A2 » et il doit le rester, martèle l'association.  « On ne veut pas entendre parler de la réouverture du dossier entre le point de mutualisation et point de branchement optique. C'est un non-sujet total. »

Pour le reste, aux opérateurs de décider. Sur les réseaux de transport (ceux reliant de longues distances), elle suivra l'avis des opérateurs, même si sa préférence va à la « G652D ».

Surtout, l'organisation change de discours sur le manque de fibre. Jusque-là, elle refusait de parler de pénurie, préférant évoquer une « tension » entre production et demande, qui rend l'approvisionnement en fibre difficile, mais n'arrête pas net les travaux.

« Il n'y a pas de pénurie de fibre optique, mais de fortes tensions. On peut tout de même dire qu'il y a une pénurie de G657A2 », assure aujourd'hui Ariel Turpin. La raison : un manque de préforme (les barreaux de silice qui donnent la fibre) sur cette variété.

Comme si ce n'était pas suffisant, le lobby note aussi que la production française, importante, n'est pas réservée à la « G657A2 » si demandée. Les industriels produiraient une partie de « G652D » pour l'export, ce qui complique encore le problème.

L'enjeu actuel est donc de trouver de bonnes sources de la précieuse « G657A2 » à l'étranger, qui existent. Les membres de l'Avicca répertorient désormais de bons producteurs étrangers, et « d'autres qui nous inquiètent beaucoup plus ». Les niveaux de qualité varieraient beaucoup, sur des choses comme les micromodules, l'étanchéité des câbles ou leur couleur, qui empêcherait par exemple de différencier du jaune et du rouge (tirant tous deux vers orange).

Cette pénurie probable de G657A2 rend donc le risque juridique d'autant plus épineux. Sans garantie de pouvoir intervertir un autre type de fibre en toute sécurité, des réseaux publics pourraient être tentés d'arrêter leurs travaux, par sécurité. Même si cette situation resterait, pour le moment, hypothétique.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Entre promesses orales et règles écrites

Des antécédents rendent l'Avicca frileuse

Une pénurie sur la « G657A2 »

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (57)


Position de l’AVICCA logique. S’il n’y a pas d’écrit c’est clair que Orange se fera un plaisir de faire payer ça aux collectivités.




En promesses orales et règles écrites



Avec ce GVT, les promesses orales finissent bien souvent en anal. <img data-src=" />


Il fut un temps ou un opérateur national FT, lançait une opération chiffrable aisément car il avait les métriques nationales et s’adressait au fournisseur national de fibre Alcatel qui pouvait tailler sa production en fonction du plan quinquennal à venir, du rythme planifié de déploiements etc. Ensuite il était l’interlocuteur unique de tout le monde et les discussions sur les technologies et normes pour rendre le service étaient rapides.



Mais maintenant c’est mieux, on est libres, donc le marché libre organise tout mieux qu’avant où c’était de la planification centralisée donc nulle, comme en URSS. Maintenant on est libres d’attendre une éternité que des privés dont l’horizon est à deux exercices comptables grand max et qui se foutent éperduement du service rendu tant que le pognon rentre organisent un déploiement qui va durer 10 fois ça avec une telle multitude d’interlocuteurs que probablement 10% de leur staff est payé uniquement à faire du contractuel et du conflit…



La concurrence c’est génial, à prix égal une fois les offres promo finies on n’a même plus le service.



MER IL SON FOU <img data-src=" />



Quand on se dit que coréens et japonais ont commencé à bâtir leurs backbones nationaux fibre au milieu des années 90 alors qu’en France on était trop occupé à privatiser et à ouvrir à la concurrence pour réfléchir à ça…


La quasi totalité des promesses liées à la création de l’ARP devenue ARCEP relèvent de l’anal selon moi.



Les 23 de dégroupables ont gagné 15euros par mois pendant 10 ans sur leur abonnement au net (parce qu’ils avaient tout compris) et tout le monde a pris 20ans de retard sur l’investissement et 20 ans après les non dégroupables seront naturellement les derniers à avoir la fibre, et ceci aux frais des collectivités donc les 15 euros d’économies maintenant on les rembourse en impôts (parce qu’on a tout compris).



Tellement, mais tellement con tout ça. Ya pas qu’en foot qu’on est les champions! <img data-src=" /><img data-src=" />








yvan a écrit :



La quasi totalité des promesses liées à la création de l’ARP devenue ARCEP relèvent de l’anal selon moi.





T’es pas obligé de reprendre ce genre d’expression niveau collège…



En plus grâce à l’ARCEP la France est un des pays avec les coûts les plus bas en connexion Internet, avec un très bon taux d’équipement (et on est un grand pays avec plein de zones pas denses ce qui ne favorise pas, contrairement à un pays comme la Belgique par exemple).

Actuellement avec la Fibre ça avance bien.

C’est pas aussi avec l’ARCEP (mais pas seulement) qu’on a eu Free Mobile ?







yvan a écrit :



et tout le monde a pris 20ans de retard sur l’investissement





Heu, retard par rapport à quoi ou qui ?

C’est pas sérieux.



Je ne discuterai pas dans le détail, mais cette vision d’un France Télécom qui aurait tout bien fait, vite, et d’une situation actuelle catastrophique est caricaturale. Pareil pour les comparaisons internationales, où on ne donne qu’une vision générale sans voir tout ce qui rate dans le détail.



Orange, seul, n’aurait pas forcément eu les reins assez solide pour tout fibrer rapidement. Le coût pour les clients ne seraient sûrement pas les mêmes et, surtout, actuellement peu de décisions sur la fibre sont prises sans que l’opérateur historique n’y jette son œil en amont.



Le modèle actuel a ses défauts, comme la situation en AMII pendant trois ans et celui exposé dans l’article, mais jeter le bébé avec l’eau du bain ne sert pas à grand-chose. Surtout quand on arrive globalement à avoir un seul réseau à chaque endroit, ouvert et mutualisé, et que les coûts de déploiement baissent constamment.



N’oublions pas, non plus, que la fibre est loin d’être un objectif aussi important partout ailleurs. La France est un grand pays avec un habitat toujours bien dispersé, donc oui il y a des problèmes. Le pilotage n’est pas parfait, non plus. Mais est-ce qu’on aurait fait mieux autrement ? On ne peut rien affirmer avec certitude.


Bonsoir,

Pour votre parfaite information, nous travaillons dans plusieurs pays européens pour concevoir leurs réseaux FTTH en zone rurale avec notre logiciel Setics-Sttar et piloter les déploiements. Vous allez êtes surpris: ils nous envient le “French Model”!








yvan a écrit :



La quasi totalité des promesses liées à la création de l’ARP devenue ARCEP relèvent de l’anal selon moi.



Les 23 de dégroupables ont gagné 15euros par mois pendant 10 ans sur leur abonnement au net (parce qu’ils avaient tout compris) et tout le monde a pris 20ans de retard sur l’investissement et 20 ans après les non dégroupables seront naturellement les derniers à avoir la fibre, et ceci aux frais des collectivités donc les 15 euros d’économies maintenant on les rembourse en impôts (parce qu’on a tout compris).



Tellement, mais tellement con tout ça. Ya pas qu’en foot qu’on est les champions! <img data-src=" /><img data-src=" />







Ben ils ont gagné 15€/mois pendant 10 ans, c’est déjà ça. Parce que si le prix des abos avait été plus cher, faut pas croire que les investissements auraient été supérieurs. On parle de boites privées là, avec des actionnaires à gaver derrière. Il est fini depuis longtemps ou FT était un service public avec de bonnes décisions dans l’intérêt des français. La privatisation, ça a des conséquences, surtout sur les impôts.

Et on va encore nous en remettre une couche avec l’autre psychopathe Jupiter. Alors 15€/mois, c’est toujours 15€. De toute façon, pour aller sur FB et sur Gogleu, du 8Mbits/s c’est assez. <img data-src=" />



Cette péniurie de fibre ne serait-elle pasla vengeance des fabricants qui ont subit l’effondrement du prix de la fibre dans le passé du fait de surproductions ? Les fautifs à l’époque étaient les opérateurs et Orange en tête. Le vent tourne comme on dit.


Selon les producteurs et industriels (InfraNum pour ces derniers), c’est surtout qu’au début des années 2000, les producteurs de fibre ont dimensionné leurs usines pour le pic de production. Ils s’en sont rapidement mordus les doigts quand la demande a baissé (ce qui arrivera après les plans nationaux actuels).



&nbsp;Donc là, ils dimensionneraient leurs outils pour la vitesse de croisière, quitte à avoir un moment (plus ou moins long) où ça coince. Ce n’est pas tant une “vengeance” que de la&nbsp; prévision de fabricants échaudés.



&nbsp;Et maintenant que la production est mondialisée, avec plus de la moitié de la fibre engloutie par la Chine (cf ce papier), il faut trouver le bon producteur en France ou à l’étranger. Comme le dit l’Avicca, les bonnes adresses commencent à se connaître.


Je viens de me rendre compte que l’on produit plus de 3 fois la distance terre-soleil en fibre tous les ans.

C’est astronomique.


Quand on se dit que coréens et japonais ont commencé à bâtir leurs backbones nationaux fibre au milieu des années 90 alors qu’en France on était trop occupé à privatiser et à ouvrir à la concurrence pour réfléchir à ça…c’est clair tout à fait d’accord avec toi presque 20 ans et un retard mortel en france…


En fonction du pays on pourrait dire que la france est dense, méme en campagne ;)



Je suis au quebec, et je suis éligible a la fibre symétrique 1Giga (il indique 1giga mais c’est en realité 950mbps) et pourtant on peut faire rentré pas mal de superficie de la france dans le quebec ;)



La seul différence c’est le début de ton message, les tarif. ici pour l’offre 1giga, sa coute 130$ par mois (hors taxe) donc on est bien loin des tarif français.








Gnppn a écrit :



Je ne discuterai pas dans le détail, mais cette vision d’un France Télécom qui aurait tout bien fait, vite, et d’une situation actuelle catastrophique est caricaturale. Pareil pour les comparaisons internationales, où on ne donne qu’une vision générale sans voir tout ce qui rate dans le détail.





Sauf que ce n’est pas l’objet de son post.

Il n’est pas question ici de tout bien faire, vite, mais simplement d’avoir un plan national d’investissement sur 5 ou 10 ans porté par une seule entité.



Le problème depuis le début est de ne pas avoir séparé FT en 2 entités, l’une pour la gestion de l’infra qui serait restée dans le giron de l’Etat et l’autre pour la commercialisation des offres.



Le problème ici c’est que le fibrage dépend du bon vouloir d’un opérateur privé (quand bien même il y aurait mutualisation) qui change de plan et d’avis tous les 6 mois en fonction de ses résultats opérationnels: difficile dans ce cas pour les industriels de gérer leur stock en s’appuyant sur des “partenaires” aussi versatiles.









kamisama a écrit :



Quand on se dit que coréens et japonais ont commencé à bâtir leurs backbones nationaux fibre au milieu des années 90 alors qu’en France on était trop occupé à privatiser et à ouvrir à la concurrence pour réfléchir à ça…c’est clair tout à fait d’accord avec toi presque 20 ans et un retard mortel en france…









yvan a écrit :





Quand on se dit que coréens et japonais ont commencé à bâtir leurs backbones nationaux fibre au milieu des années 90 alors qu’en France on était trop occupé à privatiser et à ouvrir à la concurrence pour réfléchir à ça…





Ce type d’affirmation me fait penser à ce que m’avait dit une cliente lorsque je travaillais à France Telecom au début des années 2000 : en gros, aux États-unis, elle me disait que les lignes étaient numériques (RNIS) et qu’en France on était dépassé parce qu’on en était encore à l’analogique pour téléphoner. Franchement, je n’ai pas su quoi lui répondre sur le coup…



Il faut surtout dire que tout est relatif. Comme dit précédemment :







christodu59 a écrit :



En fonction du pays on pourrait dire que la france est dense, méme en campagne ;)











Gnppn a écrit :



… Pareil pour les comparaisons internationales, où on ne donne qu’une vision générale sans voir tout ce qui rate dans le détail.







D’abord, Le Sud-Est asiatique connait une croissance industrielle sans commune mesure avec celle de l’Occident (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Japon, etc) depuis les années 1970, notamment dans l’électronique.



Ensuite, quelques données géographiques qui permettent de relativiser ces affirmations :





  • La Corée du Sud : 100 000 Km²

    un peu plus de 50 millions d’hab. (dont la moitié vie dans la mégapole de Séoul)

    plus de 500 hab./Km²

  • Le Japon : 370 000 Km² (l’île la plus grande 230 000 Km²)

    plus de 120 millions d’hab. (105 millions d’hab. vivent sur l’île la plus grande)

    300 hab./Km²

    La France : 670 000 Km² (France métropolitaine: 550 000 Km²)

    presque 70 millions d’hab.

    100 hab./Km² (23 du territoire à densité inférieure à la moyenne)



    Maintenant, si quelqu’un souhaite exposer sa stratégie de déploiement de la fibre plus précisément, au lieu d’appréciations positives ou négatives sur ce qu’on aurait dû faire en France. Comme on dit, avec des “si”, on mettrait Paris en bouteille… Si ma cliente, au début des années 2000, était allée au fin fond de l’Arizona, je pense qu’elle aurait cherché longtemps sa ligne RNIS pour téléphoner. La politique industrielle : un sujet passionnant.









carbier a écrit :



Le problème ici c’est que le fibrage dépend du bon vouloir d’un opérateur privé (quand bien même il y aurait mutualisation) qui change de plan et d’avis tous les 6 mois en fonction de ses résultats opérationnels





Ce qui est faux, surtout depuis l’arrivée des engagements L33-13. Il y a eu une période de flottement à ce niveau, mais ça rentre dans l’ordre, justement parce que l’État serre (enfin) la vis là-dessus. Et le plan France THD, qui existe depuis cinq ans, consiste justement à planifier et coordonner les déploiements sur tout le territoire ; avec plus ou moins de bonheur certes, comme je le chronique en permanence.





Ces collectivités étaient de bonne foi, pense l’Avicca, en l’absence de

règles établies lors de leur construction. Malgré tout, l’Arcep les a

sommés de rentrer douloureusement dans le rang.





Ce n’est pas très clair, il s’est passé quoi exactement ? Ils ont été au tribunal pour trancher ? Il a fallu rouvrir les tranchées pour changer la fibre ?


Ça a fini devant l’Arcep et les tribunaux et ça a effectivement mené à des changements techniques sur le réseau.


Merci <img data-src=" /> Vu le coût que cela a du entraîner, je comprends leurs réticences actuelles…








OlivierJ a écrit :



En plus grâce à l’ARCEP la France est un des pays avec les coûts les plus bas en connexion Internet, avec un très bon taux d’équipement (et on est un grand pays avec plein de zones pas denses ce qui ne favorise pas, contrairement à un pays comme la Belgique par exemple).

Actuellement avec la Fibre ça avance bien.

C’est pas aussi avec l’ARCEP (mais pas seulement) qu’on a eu Free Mobile ?





Si, et c’est une déception à terme. Comme numericable. Profiter des lourdeurs de l’opérateur historique ou d’infras payées par les impôts, ils y arrivent très bien. Investir avec une vision de long terme, beaucoup moins déjà.







OlivierJ a écrit :



Heu, retard par rapport à quoi ou qui ?

C’est pas sérieux.





T’es sur que c’est pas sérieux?

http://www.phonandroid.com/top-50-debits-internet-monde-france-ejectee-classement.html

70% des accès internet qui ne dépassent pas le 4MB à l’heure où il faudrait pouvoir massivement télétravailler pour économiser frais de routes, de locaux et temps de déplacement c’est pas sérieux? Ca pagaye grave oui.



J’ai pris des pays de niveau de développement et de superficie/contraintes de câblage équivalents quand j’ai parlé de Japon et Corée -plus denses mais avec plus de reliefs et de catastrophes naturelles-.

Le lien ci dessus te donne bien d’autres exemples, et pour la plupart de pays qui ne produisent ni fibre ni commutateurs sur leur sol national… Je parle de retard mais il faudrait parler de Gabegie.



Même si je ne suis pas fan du libéralisme, si on en était encore à l’époque de FT, on serait encore sur minitel…. pour ceux qui ont connu.



Quant aux comparaisons entre pays (croissance, population, surface, etc.), la plupart du temps, les comparaisons sont inapplicables : spécificités culturelles, économiques, géographiques, contraintes d’aménagement du territoire, etc.



Cela étant, je regrette le retard que nous avons en France. Même si, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, nous restons parmi les pays où la connexion (internet, téléphonie mobile) est la moins onéreuse pour les particuliers. Bref, faut faire avec.&nbsp;<img data-src=" />



#rêvedelafibrepourtousàlacampagne…


Chaque foyer fiscal va payer 3euros par mois pendant dix ans juste pour éponger les 13 milliards que va coûter le fibrage des campagnes. Sachant que les coûts réels seront probablement au dessus et que c’est pas gratuit de fibrer les zones denses on (les dégroupés depuis 2000, peut être 40% des français) aura au final gagné 5euros par mois pendant dix ans, le tout en détruisant une filière industrielle et la notion de service public des télécoms.

Le bénéfice est archi maigre, concerne une minorité de gens. Il n’y a absolument aucun point sur lequel se féliciter j’en ai peur.








Gnppn a écrit :



Je ne discuterai pas dans le détail, mais cette vision d’un France Télécom qui aurait tout bien fait, vite, et d’une situation actuelle catastrophique est caricaturale.





Ils savaient aussi faire de la merde (bi-bop) mais sur la situation catastrophique je n’en rajoute pas tellement non.





Gnppn a écrit :



Pareil pour les comparaisons internationales, où on ne donne qu’une vision générale sans voir tout ce qui rate dans le détail.





Il y a forcément des ratés partout, ce n’est pas le sujet…





Gnppn a écrit :



Orange, seul, n’aurait pas forcément eu les reins assez solide pour tout fibrer rapidement. Le coût pour les clients ne seraient sûrement pas les mêmes et, surtout, actuellement peu de décisions sur la fibre sont prises sans que l’opérateur historique n’y jette son œil en amont.





Ca fait 20 ans que Orange câble avec du cuivre le plus fin possible, et ligne à ligne pour empêcher la concurrence de se développer et sans se lancer sur la fibre tant que ça ne permet pas de prendre de clients, là où avec une logique de service public des télécoms au moins le fttb serait la norme s’il n’y avait eu ce gâchis et là où il n’y aurait pas un tel déséquilibre ville/campagne. Si on ajoute le coût de chaque initiative isolée de ville, départements, régions etc. et tous les personnels payés à refaire des dizaines de fois les mêmes études sur le sujet on est sur des coûts invisibles mais qui sont probablement très au delà de ce que coutait France Telecom avec ses salariés bien traités et sa bureaucratie pas toujours efficiente.







Gnppn a écrit :



Le modèle actuel a ses défauts, comme la situation en AMII pendant trois ans et celui exposé dans l’article, mais jeter le bébé avec l’eau du bain ne sert pas à grand-chose. Surtout quand on arrive globalement à avoir un seul réseau à chaque endroit, ouvert et mutualisé, et que les coûts de déploiement baissent constamment.





C’est le cas partout dans le monde, y compris dans les pays ayant déjà un réseau de construit. Je n’ai jamais prétendu qu’ils n’allaient jamais y arriver, juste qu’on était en retard et avec des niveaux d’inégalités dans les accès et une destruction de capacité industrielle nationale qui posent problème (je ne détaille pas, mais ça pose des pb d’équilibre des territoires, de souveraineté et d’emploi en gros… et de compétitivité vu qu’on est en retard).







Gnppn a écrit :



N’oublions pas, non plus, que la fibre est loin d’être un objectif aussi important partout ailleurs. La France est un grand pays avec un habitat toujours bien dispersé, donc oui il y a des problèmes. Le pilotage n’est pas parfait, non plus. Mais est-ce qu’on aurait fait mieux autrement ? On ne peut rien affirmer avec certitude.





C’est un non argument. Bien entendu qu’on n’en saura jamais rien. Ca n’empêche pas de pointer le gâchis et le retarden cours et de se rappeler qu’à une époque on a eu certes tous les désagréments des monopoles mais beaucoup moins de gâchis et de chacun qui pousse dans sa direction voire un peu d’avance parfois (minitel, transpac/X25…).

On a peut être un habitat dispersé mais on a aussi assez peu de catastrophes naturelles et de la production nationale de fibre comme de commutateurs réseau. Il n’y a aucune excuse à trouver selon moi, ça marche mal, ça marche mal.









Gnppn a écrit :



Je ne discuterai pas dans le détail, mais cette vision d’un France Télécom qui aurait tout bien fait, vite, et d’une situation actuelle catastrophique est caricaturale. Pareil pour les comparaisons internationales, où on ne donne qu’une vision générale sans voir tout ce qui rate dans le détail.

[…]

N’oublions pas, non plus, que la fibre est loin d’être un objectif aussi important partout ailleurs. La France est un grand pays avec un habitat toujours bien dispersé, donc oui il y a des problèmes. Le pilotage n’est pas parfait, non plus. Mais est-ce qu’on aurait fait mieux autrement ? On ne peut rien affirmer avec certitude.









Gnppn a écrit :



Donc là, ils dimensionneraient leurs outils pour la vitesse de croisière, quitte à avoir un moment (plus ou moins long) où ça coince. Ce n’est pas tant une “vengeance” que de la  prévision de fabricants échaudés.





<img data-src=" />



Merci pour ces réponses.

(et parler d’une boîte qui se “vengerait” c’est une drôle d’idée, comme si une boîte allait se priver de revenu en baissant volontairement sa production)









yvan a écrit :



T’es sur que c’est pas sérieux?

http://www.phonandroid.com/top-50-debits-internet-monde-france-ejectee-classement.html

70% des accès internet qui ne dépassent pas le 4MB à l’heure où il faudrait pouvoir massivement télétravailler pour économiser frais de routes, de locaux et temps de déplacement c’est pas sérieux? Ca pagaye grave oui.





Tu as une vision idyllique des possibilités de télétravail. Et là où le télétravail est le plus pratiqué ou praticable, c’est plutôt dans les zones denses (ça où les débits sont bons), et les temps de déplacement sont plus longs et les locaux coûtent plus cher ; a l’inverse, quand tu habites une petite ou moyenne ville, tes temps de déplacements sont faibles.







yvan a écrit :



Je parle de retard mais il faudrait parler de Gabegie.





Vu les réponses de plusieurs personnes ici (dont Guénaël), ton point de vue est plutôt erroné. Peut-être qu’on pouvait faire encore mieux, mais c’est déjà pas mal.









christodu59 a écrit :



En fonction du pays on pourrait dire que la france est dense, méme en campagne ;)



Je suis au quebec, et je suis éligible a la fibre symétrique 1Giga (il indique 1giga mais c’est en realité 950mbps) et pourtant on peut faire rentré pas mal de superficie de la france dans le quebec ;)



La seul différence c’est le début de ton message, les tarif. ici pour l’offre 1giga, sa coute 130$ par mois (hors taxe) donc on est bien loin des tarif français.





En effet <img data-src=" />

Mais une fois de plus on voit les français râleurs…

Ne voir que les points qui ont peut-être péché, mais pas la figure d’ensemble.



Si tu veux du 1Giga symétrique en France c’est plus cher je pense car tu es obligé de passer par Colt etc. les abonnements grand public tu plafonnes à 250 en upload à ma connaissance.



Du coup c’est pas forcément comparable totalement, et perso je ne suis pas choqué du prix -85euros- vu les surfaces à câbler et les coûts de maintenances d’infras qui doivent être largement supérieurs dans un pays avec des variations de températures énormes comme le canada. De plus ce genre d’abonnement doit être mutualisable avec le voisinage.



Entre le 4MB adsl de merde que quasi tout le monde a en France et un tiers de giga fibre symétrique en fait c’est bien moins cher chez vous <img data-src=" />








Gnppn a écrit :



Ce qui est faux





Ce qui est faux actuellement ne l’était pas il y a quelques années: le retard pris en terme de déploiement ne se récupérera pas.



Et tu t’es bien gardé de répondre à la 1ere partie de mon post: certes il est trop tard pour faire machine arrière maintenant et on essaie d’avancer comme on peut, mais tout cela est un énorme gachis de temps et d’argent.



Tu sais que dans de nombreux pays en avance sur la France pour le THD c’est la technologie câble/FTTLa qui a été choisie là où la France privilégie le FTTH ?



Par exemple en Angleterre tu as des prospectus où ils te vendent de la “fibre” (DOCSIS 3 je crois) jusqu’à 50Mbps. Ce qui ne serait pas accepté en France.


Parce que je ne vois pas l’intérêt de me lancer dans ce débat sur “une entité pour tout faire”. La fibre a d’abord été lancée par les opérateurs et les collectivités, avant toute décision nationale (le plan est venu après). L’État, de son aveu, n’aurait pas eu les moyens de lâcher les 20 milliards budgettés sur les réseaux publics et privés d’ici 2022.




 Donc je n'ai pas d'intérêt à me  hasarder là sur des questions comme "Et si FT était resté public sans   concurrence ?" ou "Une entité seule aurait-elle mieux fonctionné ?". Je  comprends ce que vous relevez, je suis le premier à avoir ce genre de  discussion avec les concernés, mais à part spéculer, je n'ai rien de  concret à fournir ici.







yvan a écrit :



Entre le 4MB adsl de merde que quasi tout le monde a en France et un tiers de giga fibre symétrique en fait c’est bien moins cher chez vous <img data-src=" />





Faut pas déconner, selon l’article que tu as toi-même indiqué :



Selon les résultats récupérés par Akamai, le débit moyen en France lors du premier trimestre 2017 a enfin dépassé la barre des 10Mbps pour atteindre 10,8Mbps. La progression de la vitesse du débit internet est de 9% par an, ce qui n’est pas négligeable. Akamai précise pourtant que seules 31% des lignes internet permettent à un utilisateur de dépassent les 10Mbps.



31 % de la population française, c’est beaucoup.

Et effectivement dans la maison de campagne de mes parents dans les Pyrénées en fin de vallée et petite ville, on a du 4 Mbps (ADSL), mais je crois qu’on a un souci dans la fin de la ligne dans notre jardin, alors qu’au niveau de la rue le débit dépasse les 10 Mbps.









carbier a écrit :



Ce qui est faux actuellement ne l’était pas il y a quelques années: le retard pris en terme de déploiement ne se récupérera pas.

Et tu t’es bien gardé de répondre à la 1ere partie de mon post: certes il est trop tard pour faire machine arrière maintenant et on essaie d’avancer comme on peut, mais tout cela est un énorme gachis de temps et d’argent.





Pour ceux qui n’ont pas pris assez de café comme moi, question sincère : il aurait fallu faire quoi ? Et en supposant qu’on est en retard, en quoi consiste le gâchis d’argent ?









carbier a écrit :





Le problème depuis le début est de ne pas avoir séparé FT en 2 entités, l’une pour la gestion de l’infra qui serait restée dans le giron de l’Etat et l’autre pour la commercialisation des offres.









Sur le sujet de la concurrence par les infrastructures, on voit bien qu’il y a de gros inconvénients. Notamment, il ne reste plus que 2 grosses entités propriétaires hégémoniques de réseau de transports (Orange et SFR) et 4 opérateurs de réseau de distribution (uniquement dans les zones très denses, dans la vingtaine de métropoles de l’Hexagone).



En même temps, quand on voit l’exploitation du réseau électrique ou l’exploitation du réseau d’autoroutes qui sont confiés à des entreprises privées, je ne vois pas vraiment la plus-value industrielle du modèle économique de la délégation de service public sous forme de concession. Le seul mérite à une entité comme Enedis ou RTE est de créer une entité à laquelle les fournisseurs de services ont plus de facilité d’accès (et moins de conflits).









yvan a écrit :



… tout le monde a pris 20ans de retard sur l’investissement et 20 ans après les non dégroupables seront naturellement les derniers à avoir la fibre, …







  • Le déploiement de la fibre FTTH a commencé en 2006. L’Arcep a mis quelques années à imposer quelques mesures de régulation et de mutualisation de la fibre (et à autoriser la mutualisation dans les zones où les opérateurs étaient frileux).

  • 5 ans après, le plan France THD date de 2011 (prévision de déploiement du THD, surtout FTTH, sur l’ensemble du territoire en 10 ans 2012-2022)

  • en 2014, Orange commence véritablement à déployer la fibre FTTH ailleurs que dans la vingtaine de métropoles (les zones très denses).



    8 ans, le retard de déploiement, avec les atermoiements des opérateurs (dû à la rente des offres de gros du haut-débit ADSL pas cher) et de l’Arcep (qui applique la stratégie de concurrence par les infrastructures sans empêcher les concentrations d’entreprises)… pour arriver à un résultat d’hégémonie de 3 réseaux en France (il y aura probablement encore une concentration du marché télécom en France prochainement). Depuis 2014, les déploiements de fibre FTTH se sont évidemment accélérés et ce n’est pas près de s’arrêter.









OlivierJ a écrit :



Tu as une vision idyllique des possibilités de télétravail. Et là où le télétravail est le plus pratiqué ou praticable, c’est plutôt dans les zones denses (ça où les débits sont bons), et les temps de déplacement sont plus longs et les locaux coûtent plus cher ; a l’inverse, quand tu habites une petite ou moyenne ville, tes temps de déplacements sont faibles.





Tu as une vision idyllique des villes moyennes et des temps de déplacement <img data-src=" />

L’habitat y est bien plus dispersé, les frais de route plus importants, beaucoup viennent en train dans les grandes villes bosser. Le teletravail ça a un intérêt partout. Et ça a un intérêt environnemental aussi.







OlivierJ a écrit :



Vu les réponses de plusieurs personnes ici (dont Guénaël), ton point de vue est plutôt erroné. Peut-être qu’on pouvait faire encore mieux, mais c’est déjà pas mal.





Sauf que je ne partage pas leurs arguments. Le “c’est pas si pire” et le “on ne peut pas refaire le monde c’est comme ça” n’en étant pas… il y a des études internationales et en France on a un réseau de merde, il y a des raisons à ça, et l’ARP/ARCEP en fait partie.



Il a commencé en 2002-2003 dans des agglos françaises un peu visionnaires là dessus.



En asie du sud est ou aux USA c’est dès avant 2000 qu’ils ont attaqué.

Alors certes c’est peut être plus 15 ans de retard que 20, ça reste énorme en termes de “temps télécoms”.


Oui je sais, a peu près partout c’est un mix de technos actuellement avec comme cibre à terme le FTTH P2P ou GPON. La terminologie n’est pas vraiment mon critère.

Je regarde juste le débit moyen et les promesses non tenues d’investissement des opérateurs et le plongeon dans le bas du classement des pays industrialisés de la France niveau débits.

C’est incroyable alors qu’on a été parmi les premiers à expérimenter les technos fibre dans les années 80.


31% des lignes ce n’est pas 31% de la population française, sachant que Paris ressemble de plus en plus à un AirBnB géant peuplé de célibataires <img data-src=" /> et que c’est là qu’il y a l’écrasante majorité du FTTH



En vrai c’est énorme, mais c’est aussi une écrasante minorité des gens. les deux gros tiers restants des lignes sont sous les 4mb. Et c’est ça qui va couter cher à fibrer, et qui aurait nécessité de provisionner et d’échelonner les investissements depuis le milieu des 90’s et auquel aurait profité les obligations de service public universel qu’avait l’opérateur unique.

Sinon tirer des fibres dans les égouts de paris avec les droits de passage bradés par la mairie tous les opérateurs ont su faire pour pas trop cher.



A noter que dans les autres pays européens où ils sont moins à la rue ce sont les opérateurs historiques qui mènent la danse niveau câblage en fibre. cqfd.


Dans tous les cas ce sont de gros investissements, je me demande d’où on devrait déjà avoir de la fibre partout. Effectivement dans certaines villes comme Paris c’est plus facile à installer, je me souviens du câble au début des années 90, c’était du THD pour l’époque, même si ça servait à la télévision puisque l’Internet s’est démocratisé dans la 2e moitié de la décennie, avec des débits faibles.



Je ne vois pas pour quelle raison on aurait fibré en masse bien avant les besoins. Et ça fibre bien depuis les 2010s (voire un peu avant).


Pas avant les besoins, en anticipant pour fibrer au bon moment, comme nos voisins quoi sauf qu’en ayant aussi un producteur de fibre on évitait les pénuries, les retards à la con à arbitrer la mutualisation etc.


Le truc c’est que poser la fibre est une réflexion sur le long terme, le FTTLa n’a qu’un temps et n’est pas si évolutif, il faudra qu’eux aussi passent au FTTH un moment.

Je t’invite à reprendre les débats sur « vraie » et « fausse » fibre à l’époque ou numéricable proposait ça pour te rendre compte que ce n’est pas anodin.



Donc forcément, ça aurait été plus rapide de mettre tout le monde en câble (comme la Belgique par exemple), mais l’État a décidé de faire le FTTH sans passer par cette étape, et ce n’est pas maintenant qu’on va changer d’avis. C’est plus long et plus cher, mais à terme c’est la meilleure option.








yvan a écrit :



provisionner et d’échelonner les investissements depuis le milieu des 90







Whaaaaat ? Les années 1990 c’est le minitel qui dominait, la France ne voulait pas voir Internet. Celui-ci n’est arrivé au grand public qu’en 1994, et l’ADSL pas avant 1999.



Tu aurais prévu qu’on aurait besoin de la fibre optique massivement à ce moment là ? Je veux bien qu’on accuse les pouvoirs publics de manquer de vision à long terme, mais il ne faut pas non plus les prendre pour madame Irma.




Depuis les expériences de visio des années 80 on savait que la fibre était l’avenir pour traverser le territoire oui… Faire du minitel n’empêchait pas d’avoir un backbone data solide, même si c’était pour brancher du numeris 128k dessus dans un premier temps.

Le full adsl était justement le seul moyen d’ouvrir à la concurrence sans qu’il y ait des investissements de fous à faire, ce n’était pas un bon choix partout mais le dogme du marché ouvert gnagna a fait qu’on s’est enferré là dedans même quand ce n’était pas adapté. Les forfaits adsl ont baissé de quelques euros et le poisson a mordu pendant quelques années, le temps que tout le monde s’habitue à ce que les télécoms soient nulles chez ceux qui peuvent pas payer et que les terminaux changent de marque pour des groupes ricains et asiat. Avec le recul on s’est fait avoir et le service n’est pas très bon au final.


Tu mélanges deux choses : les backbones et les derniers kilomètres.



Les backbones sont en fibre depuis belle lurette, ce n’est pas la question.



Si l’ADSL a été choisi c’est parce que les paires cuivrées étaient déjà en place, alors qu’Internet était à ses débuts, ça ne coûtait pas des tonnes de génie civil pour un “truc” qui était en concurrence avec le Minitel et dont on n’était pas sûr qu’il aurait besoin d’autant de débit et serait tant utilisé dans l’avenir. Je rappelle qu’à l’époque la fibre optique était bien plus chère, parfois de moins bonne qualité, et difficile à manipuler à l’époque (les épissures, connecteurs, tout ça.)


Je comprends ton intérêt pour le télétravail mais beaucoup de métiers ne peuvent se faire en télétravail.


Il a pas parlé de 1Giga symétrique, de plus le non symétrique en France est un choix purement stratégique et non lié à la technologie, le média fibre est naturellement symétrique (comme tous les média d’ailleurs).



C’est juste une question d’utilisation, un particulier va avoir beaucoup plus de besoin en dl qu’en Upload, du coup ça sert a rien de potentiellement consommer du débit en Upload sachant que ce n’est pas utiliser souvent, à l’inverse tu va retrouver des débit Upload bien plus important que le Download dans les infras type datacenter qui sont les “fournisseurs de données” des Utilisateurs.



Tout ça pour dire qu’aujourd’hui argumenter d’un cout de connexion en utilisant l’argument symétrique ou non (en étant pas pro) n’a pas vraiment de sens selon moi, car sur les offres public tu aura toujours du full Download avec 14 du débit annoncé en Upload a minima, et les Opérateurs seraient Idiots de faire autrement.



Pour en revenir au sujet initial, selon moi, c’est effectivement la vision court-termistes des acteurs du déploiement (largement engendré par l’importance de la finance dans les décisions prises) qui nous à mené à notre pauvre situation actuelle.








yvan a écrit :



Depuis les expériences de visio des années 80 on savait que la fibre était l’avenir pour traverser le territoire oui…





Traverser le territoire, oui, et la SNCF posait des fibres le long de ses voies dans les années 90, d’autres aussi en partenariat (Bouygues Télécom je crois), bien avant l’explosion des débits.







yvan a écrit :



Le full adsl était justement le seul moyen d’ouvrir à la concurrence sans qu’il y ait des investissements de fous à faire, ce n’était pas un bon choix partout mais le dogme du marché ouvert gnagna a fait qu’on s’est enferré là dedans même quand ce n’était pas adapté. Les forfaits adsl ont baissé de quelques euros et le poisson a mordu pendant quelques années





T’as une drôle de vision.



L’ADSL était une idée géniale, utiliser les paires de cuivres déjà installées partout pour passer du bon vieux modem 33,6 kbps (débit pratique même en pleine ville) à des débits de 512 kbps (dans un premier temps). Je me rappelle comment c’était impressionnant de faire quasiment 20 x en débit de téléchargement de chez moi, en 2000, sans changement majeur de technologie (et après en ADSL 2 j’ai fini à ~15 Mbps, quel saut incroyable par rapport à 33,6 kbps).

Ça a aussi permis d’avoir cette démocratisation de l’accès. Pour moins cher, pour ceux qui utilisaient pas mal le Net de chez eux en payant la connexion téléphonique, avec une connexion permanente et très rapide.







yvan a écrit :



Avec le recul on s’est fait avoir et le service n’est pas très bon au final.





Pas du tout d’accord.







tpeg5stan a écrit :



Tu mélanges deux choses : les backbones et les derniers kilomètres.

Les backbones sont en fibre depuis belle lurette, ce n’est pas la question.

Si l’ADSL a été choisi c’est parce que les paires cuivrées étaient déjà en place, alors qu’Internet était à ses débuts […]





<img data-src=" />







AltreX a écrit :



Il a pas parlé de 1Giga symétrique, de plus le non symétrique en France est un choix purement stratégique et non lié à la technologie, le média fibre est naturellement symétrique (comme tous les média d’ailleurs).





Oui et non, car en DSL (symétrique) on ne peut pas monter aussi haut, et de loin. Le média est “symétrique” au départ, mais l’astuce de l’ADSL c’est de favoriser le sens majoritaire, au détriment de l’autre, avec des modulations adaptées.

La fibre est parfaitement symétrique vu que les faisceaux des 2 directions n’interagissent absolument pas, contrairement à la modulation dans une paire de cuivre.







AltreX a écrit :



Pour en revenir au sujet initial, selon moi, c’est effectivement la vision court-termistes des acteurs du déploiement (largement engendré par l’importance de la finance dans les décisions prises) qui nous à mené à notre pauvre situation actuelle.





Pour moi c’est un choix rationnel qui a été fait en fonction de l’avenir prévisible de l’époque. À prévoir trop loin on prend le risque de se tromper, on l’a déjà vu.

Chacun a dû réfléchir à comment ne pas non plus se faire distancer par des concurrents. Et les investissements ont considérables et à retour non immédiat. D’ailleurs aux alentours de 1998-2000 avec le boom des télécoms et la libéralisation, l’argent a coulé à flots, la finance a été très favorable à tout ça justement (j’ai en particulier un pote dans les télécoms qui en a bénéficié, de ces largesses).









OlivierJ a écrit :



Pour moi c’est un choix rationnel qui a été fait en fonction de l’avenir prévisible de l’époque. À prévoir trop loin on prend le risque de se tromper, on l’a déjà vu.

Chacun a dû réfléchir à comment ne pas non plus se faire distancer par des concurrents. Et les investissements ont considérables et à retour non immédiat. D’ailleurs aux alentours de 1998-2000 avec le boom des télécoms et la libéralisation, l’argent a coulé à flots, la finance a été très favorable à tout ça justement (j’ai en particulier un pote dans les télécoms qui en a bénéficié, de ces largesses).







Mon constat ne remontais pas aussi loin, je suis Ok avec le choix de l’ADSL qui est totalement justifié du fait d’une infra déjà en place partout, avec les ligne téléphoniques, un poids financier encore très présent par rapport au déploiement de ces lignes, et c’est une techno qui a fait ses preuves.

Ma critique est plus sur l’état d’avancement actuel depuis disons les débuts de déploiement de la fibre pour les particuliers (je me trompe probablement mais je dirais dans les environs de 2010).









OlivierJ a écrit :



L’ADSL était une idée géniale, utiliser les paires de cuivres déjà installées partout pour passer du bon vieux modem 33,6 kbps (débit pratique même en pleine ville) à des débits de 512 kbps (dans un premier temps). Je me rappelle comment c’était impressionnant de faire quasiment 20 x en débit de téléchargement de chez moi, en 2000, sans changement majeur de technologie (et après en ADSL 2 j’ai fini à ~15 Mbps, quel saut incroyable par rapport à 33,6 kbps).

Ça a aussi permis d’avoir cette démocratisation de l’accès. Pour moins cher, pour ceux qui utilisaient pas mal le Net de chez eux en payant la connexion téléphonique, avec une connexion permanente et très rapide.





Je ne parle pas de ton cas mais de la moitié de la population qui est coincée à 4M et qui sera dans les derniers fibrés (si fibrés un jour).

C’est pour ça que j’ai précisé qu’on s’est coincés là dedans même quand c’était une mauvaise idée. Pour la moitié des gens c’était une mauvaise idée donc…



Dans tous les cas son abonnement n’est pas si cher.


Juste économiser 10% de carburant pour les ménages à l’échelle nationale (3j en télétravail pour ceux qui peuvent), ça fait 120euros d’économies par an et par foyer, 3 milliards d’économie par an pour la France sur ses importations de pétrole, le réseau fibre est payé en 10 ans…



Etre en retard là dessus est vraiment lourd de conséquences, bien au delà de ce qui est envisagé habituellement.



Et même si je suis trois fois trop optimiste sur le télétravail (ce n’est pas le cas) ça reste rentable.


Je ne mélange pas, et “belle lurette” ça fait un peu moins de 20 ans que le backbone hertzien/coaxial s’est arrêté… 5 ans après les asiatiques facile.



Si j’en ai parlé c’est parce que le backbone fibre est le préalable à la montée des débits chez l’utilisateur final.



Ensuite en plus de ces 5 ans de retard sur le backbone se sont greffés les atermoiements sur le FTTB vs FTTH sans que jamais la question du pognon pour câbler 100% FTTH n’ait été envisagée nationalement et qui aurait permis une montée progressive en débits. On reperd 5 ans. Cerise sur le gâteau, la baisse des prix des années 2000 et la dilution entre quatre entités de la capacité d’investissement fait que l’investissement est soit gelé soit faible et on reperd 5ans, sous réserve que l’accélération actuelle des câblages puisse durer ce que la pénurie en cours rend douteux au final on va avoir encore longtemps des réseaux de merde.

Merci l’ARCEP, la libre concurrence pratiquée au chausse pied et la politique industrielle laissé “au marché”…








yvan a écrit :



Je ne mélange pas, et “belle lurette” ça fait un peu moins de 20 ans que le backbone hertzien/coaxial s’est arrêté… 5 ans après les asiatiques facile.







Du coup je suis allé vérifier ici :https://lafibre.info/faisceau-hertzien/histoire-fh/

début du démantèlement 1996, fin 1998. C’est une éternité pour l’informatique. À l’époque la fibre optique n’avait pas les mêmes performances que maintenant en plus :https://lafibre.info/images/tuto/201110_attenuation_fibre.jpg il a fallu attendre les années 1990 pour avoir une atténuation satisfaisante (et j’imagine des prix abordables). De toutes façons, je n’ai jamais entendu dire que les backbones insuffisants étaient la cause du retard de déploiement de la fibre ou la mauvaise qualité du réseau. Quand c’est le cas, c’est des histoires de peering (free).



Et sache que c’est la DGT/France Télécom qui était en charge de ça, pas les méchants illuminatis cornus de la libre concurrence.





le backbone fibre est le préalable à la montée des débits chez l’utilisateur final.





Oui, et ? En 1998, l’ADSL n’était pas encore disponible. C’était le modem 56k.





les atermoiements sur le FTTB vs FTTH





Le premier vise les entreprises, le deuxième le particulier. Ce n’est pas exclusif.



Quand je lis les articles de l’époque :https://www.nextinpact.com/archive/45912-FTTH-Orange-retard-Numericable-Free.htm c’est surtout un manque de volonté et une absence de motivation d’avoir la fibre, plutôt qu’autre chose.









tpeg5stan a écrit :





&gt; le backbone fibre est le préalable à la montée des débits chez l’utilisateur final.



Oui, et ? En 1998, l’ADSL n’était pas encore disponible. C’était le modem 56k.







Il faut dire qu’il a quand même fallu s’occuper de la capacité du réseau en amont (réseau international et national) avant de s’occuper de l’aval (déployer de la fibre en distribution jusqu’au consommateur). Les premiers FAI concurrents de Wanadoo (notamment LDcom, Neuf, futur Neuf-Cegetel, …, futur SFR) ont commencé par construire le réseau en transport avant que l’ADSL ne puisse proposer des débits supérieurs au 1Mb/s et que les FAI commencent à envisager de s’attaquer à la fibre jusqu’à l’abonné.



NB: bien difficile de savoir si une entité seule aurait été plus rapide que FT/Orange, LDcom/SFR, Free, Bouygues réunis : avec des “si”, on met Paris en bouteille. Il se trouve que des choix économiques ont été faits pour le meilleur et pour le pire.









yvan a écrit :



Je ne parle pas de ton cas mais de la moitié de la population qui est coincée à 4M et qui sera dans les derniers fibrés (si fibrés un jour).

C’est pour ça que j’ai précisé qu’on s’est coincés là dedans même quand c’était une mauvaise idée. Pour la moitié des gens c’était une mauvaise idée donc…





Ben mes parents qui ont 4 Mbps dans leur maison de vacances en fond de vallée Pyrénéennes, ils sont bien content de leur ADSL (dont on se sert tous quand on y est), sinon ils n’auraient RIEN du tout, et devraient attendre encore des années leur connectivité Internet si ça n’était possible que via la fibre (en plus dans leur cas, il faudrait tirer une fibre à leurs frais sur les 150 m qui les séparent de la rue).













yvan a écrit :



Quand on se dit que coréens et japonais ont commencé à bâtir leurs backbones nationaux fibre au milieu des années 90 alors qu’en France on était trop occupé à privatiser et à ouvrir à la concurrence pour réfléchir à ça…





Ben d’après l’histoire de la fibre française, on le faisait au même moment. Peut-être qu’on n’a pas le même historique.







&nbsp;yvan a écrit :



&nbsp;yvan a écrit :&nbsp;

Si, et c’est une déception à terme. Comme numericable. Profiter des lourdeurs de l’opérateur historique ou d’infras payées par les impôts, ils y arrivent très bien. Investir avec une vision de long terme, beaucoup moins déjà. &nbsp;

Si, et c’est une déception à terme. Comme numericable. Profiter des lourdeurs de l’opérateur historique ou d’infras payées par les impôts, ils y arrivent très bien. Investir avec une vision de long terme, beaucoup moins déjà. &nbsp;





L’essentielle de l’infra jusqu’à la privatisation a été payé par le privé, pas par les impôts. A l’époque FT rapportait au budget de l’état mais ne le mettait pas obligatoirement dans ses investissements.

Quand à l’idée qu’en ayant payé plus, on aurait eu mieux, l’histoire a montrée:





  • téléphonie mobile : en payant plus, on n’a pas couvert tout le territoire et Free, même en retard sur les autres, a été plus vite en déploiement que tous les autres avec des situations de rente

  • les mêmes opérateurs reversaient de superbes dividendes quand ils étaient en situation de rente. FT à son époque monopole de même.

  • les prix élevés de la téléphonie mobile et en particulier de l’internet mobile a fait clairement obstacle à sa démocratisation : alors que dans d’autres pays, les sites internet mobile se développait, en France on stagnait.

  • en situation de monopole, avec un truc bien planifié, des tarifs élevés etc. (le rêve que tu fantasmes) FT n’a fini de fournir le téléphone pour tous qu’à la fin des années 70



    PS: les comparaisons avec ailleurs me font toujours sourire, quelques exemples de biais qui rendent ces comparaisons hasardeuses:



  • densité de population comme déjà indiqué par beaucoup : sorti des grandes agglomérations française, on est plutôt dans des densités très faibles (moins de 50 habitants au km2 voire largement en dessous)

  • part de la population ayant accès à internet : dans le lien chez phoneandroid, je vois la Roumanie : quelle est la part de la population qui a accès à ces débits? En France, presque tout le monde peut avoir un accès internet, parfois assez pourri (en campagne notamment).



    Donc stop au c’était mieux avant ou au c’est mieux ailleurs : la France est particulière dans sa topographie, dans son occupation du territoire et doit faire avec la priorité que les ménages sont prêts à mettre dans leur budget (population âgée)