Toshiba et Western Digital s'écharpent autour d'une usine de NAND

Toshiba et Western Digital s’écharpent autour d’une usine de NAND

La cour de récré

Avatar de l'auteur
Kevin Hottot

Publié dans

Économie

07/08/2017 4 minutes
8

Toshiba et Western Digital s'écharpent autour d'une usine de NAND

Le conflit entre Toshiba et Western Digital vient de connaître un nouveau tournant. Le géant nippon refuse désormais de livrer les puces NAND qui seront produites par une usine qu'il co-détient, sous prétexte qu'il veut y investir seul. 

Le bras de fer entre Toshiba et Western Digital continue de s'intensifier. Aux dernières nouvelles, le groupe japonais accusait son ex partenaire de concurrence déloyale et lui réclamait à ce titre 1,1 milliard de dollars de dommages. Une accusation que le groupe américain a eu bien du mal à digérer, étant donné qu'il reproche justement à Toshiba de piétiner les termes d'un accord signé par sa filiale SanDisk, concernant la cession de coentreprises dans le domaine de la production de puces NAND. 

Avis de tempête

Les relations entre les deux entreprises sont encore loin de se réchauffer, comme en témoignent les derniers agissements de Toshiba. Le fabricant japonais a décidé d'investir unilatéralement 195 milliards de yens (environ 1,5 milliard d'euros) dans l'équipement de la salle blanche de la future usine Fab 6, co-détenue par Toshiba et Western Digital. 

Ces fonds doivent permettre à cette usine de produire des puces BiCS Flash (3D NAND à 96 couches). Problème, selon Toshiba, « l'entreprise a négocié avec SanDisk en vue d'un investissement conjoint dans le matériel de production, mais n'a pas pu trouver d'accord ». Conséquence directe : le groupe nippon ne veut fournir aucune puce sortant de cette usine à son partenaire.

Ambiance Western

Du côté de Western Digital, ce n'est pas le même son de cloche qui se fait entendre. Le 3 août, le groupe américain affirmait être « dans un dialogue constructif avec Toshiba depuis plusieurs semaines afin de parvenir à des termes mutuellement acceptables autour de nos investissements prévus dans les co-entreprises, spécifiquement dans les équipements de production qui seront utilisés dans la nouvelle usine actuellement en construction à Yokkaichi, la Fab 6 ». 

D'ailleurs, le groupe américain précisait alors qu'il est de toute façon contractuellement prioritaire pour participer aux investissements dans l'usine Fab 6 « et c'est exactement ce que nous avons l'intention de faire ». Quatre jours plus tard, la situation n'est toujours pas débloquée. 

Pas de bras... pas de chocolat

Dans un communiqué envoyé à Barron's et daté du 4 août, Toshiba ferme clairement la porte à la poursuite des négociations. Le groupe japonais s'y déclare « consterné par l'exagération que fait Western Digital des droits de SanDisk. Malgré ses revendications du contraire, Western Digital ne possède aucun "droit" légal de participer à cette phase d'investissement, qui est importante pour la prochaine génération de mémoire flash ». 

Le groupe confirme néanmoins que des discussions ont bien eu lieu à ce sujet, depuis des mois, avec des négociations qui se sont même tenues directement entre les PDG des deux entreprises. Cependant « la proposition de Toshiba n'a pas été acceptée dans la fenêtre de temps prévue ». Par conséquent, Toshiba affirme que « SanDisk ne recevra aucune capacité de la Fab 6, dont le début de la production est prévu pour l'été 2018, ce qui inclut la dernière génération de mémoires à 96 couches ». Un point qui n'arrange certainement pas Western Digital, puisque la concurrence commence déjà à se montrer sur les puces à 64 couches.

Une question subsiste par contre pour certains analystes, celle de la capacité de Toshiba à mener de tels investissements. « Où est-ce qu'une entreprise en délicatesse avec sa trésorerie, au point de chercher des fonds pour éviter d'être délistée peut-elle trouver ce capital ? », s'interroge ainsi Amit Daryanani, analyste chez RBC Capital Markets devant nos confrères de Barron's. La question est d'autant plus importante que les premiers bénéfices de cette nouvelle usine ne sont pas attendus avant 2019.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Avis de tempête

Ambiance Western

Pas de bras... pas de chocolat

Fermer

Commentaires (8)


L’illustration résume bien l’affaire








levhieu a écrit :



L’illustration résume bien l’affaire







Celle là aussi<img data-src=" />



haha j’aime bien ce film, malgré ses quelques côtés un peu désuets aujourd’hui&nbsp;<img data-src=" />


En gros Tosh vent la co-entreprise avec 1.5M d’invest à faire en sus du prix déjà fixer, si je sens bien la tournure des événements…


Ça ressemble plus à la pub pour twigs gauche et twigs droit…



Produisent la même chose mais ils te la vendent différemment.








5francs a écrit :



Ça ressemble plus à la pub pour twigs gauche et twigs droit…



Produisent la même chose mais ils te la vendent différemment.



Il y a un rapport avec The Lemon Twigs? <img data-src=" />



m’a fallu un certain temps pour comprendre que c’était Twix <img data-src=" />

(ou Raiders pour les vieux)


C’est vrai que les vieux ont souvent des raide(u)rs. <img data-src=" />