Le bras de fer entre Ubisoft et Vivendi continue, et semble tourner à l'avantage de l'éditeur breton. Ce dernier est parvenu à un accord avec Bpifrance, lui permettant de racheter les 3,2 % du capital détenus par le fonds d'investissement français.
Ubisoft a trouvé un nouvel allié dans sa bataille contre Vivendi. L'éditeur breton vient en effet de glisser quelques grains de sable dans la machine bien huilé du géant des médias en trouvant un accord avec Bpifrance, une société financière détenue par l'État et la Caisse des dépôts et consignations. Celle-ci détenait 3,2 % du capital d'Ubisoft et ce depuis quelques années.
Cet accord prévoit la cession à l'éditeur de l'ensemble des parts détenues par Bpifrance, pour un montant de 122,5 millions d'euros, à un cours légèrement inférieur à celui observé lors de la clôture de la séance de vendredi dernier (34,31 euros). Ubisoft ne paiera en effet que 33,80 euros par action note Challenges, soit un petit rabais de 1,5 %, toujours bon à prendre.
Ce rachat est conclu à un moment extrêmement important pour l'éditeur, dont l'assemblée générale des actionnaires se déroulera dans trois jours. L'opération ne sera finalisée qu'en novembre, mais une chose est certaine, les votes de Bpifrance iront dans le sens de la stratégie mise en place par la fratrie Guillemot, plutôt que dans celui de la firme de Vincent Bolloré.
La position du troisième actionnaire de l'entreprise, le fonds Fidelity – qui détient environ 10 % du capital et quelque 9 % de droits de vote – reste une inconnue de taille. De son côté, Vivendi ne détenait aux dernières nouvelles qu'environ 23 % du capital et 21 % des droits de vote. Une participation certes conséquente, mais qui à elle seule ne permet pas encore de bloquer des décisions. Le rendez-vous est pris pour dans trois jours, nous connaîtrons alors le fin mot de cette partie de l'histoire.
Commentaires (40)
#1
Honnêtement, ubisoft est loin d’être parfait, mais pas plus mal que Vivendi ne mette pas la main dessus …
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En rachetant les parts de Bpifrance, Ubisoft détruit des actions, et fait mécaniquement monter le pourcentage des autres actionnaires non ?
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Vivendi n’a plus qu’à racheter les parts de Fidelity " />
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Sauf s’ils les gardent en “autocontrôle”, ce qui reste une éventualité (un chouïa complexe).
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Oh la c’est pas beau de moquer de mon nain-perfection :)
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Ok, qu’ubisoft reste sous le contrôle de sa famille fondatrice ou pas, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre… Du coup, pourquoi c’est au contribuable français de payer pour ça?
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Ce qu’il faut pas lire parfois dans les commentaires…
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On est plus à une incohérence près dans ce mandat.
Visiblement le budget de l’état est tellement bénéficiaire qu’il peut se permettre de faire une ristourne à Ubi.
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Heu. la BPI ne paye rien là. La BPI encaisse 122 millions d’euros, en faisant très certainement une jolie plus-value au passage.
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Certes, mais pourquoi ce “geste”? Pourquoi accepter de vendre en dessous du cours?
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Parce que personne ne veut racheter à ce prix autant de parts qui est peut-être surévalué? Parce que les négociations ne peuvent inclure un changement de valeur au jour le jour?
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Quand tu vend un aussi gros volume d’actions (en l’occurrence un peu plus de 3 millions) directement sur le marché, tu ne peux pas vraiment le faire à la valeur n du cours à l’instant t. Y’a forcément une influence à la baisse sur le cours. Du coup -1,5 % c’est assez standard dans ce genre de cas.
Après ça n’impacte que faiblement la plus-value de la BPI dans cette histoire. Ils ont des participations dans Ubi depuis au moins 2013 et à l’époque ils cotaient au plus haut à 12€.
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Mais nan, faut proposer Sarko ou Hollande, ça c’est du choix que personne ne veut ! Oh wait … " />
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#19
Pour te donner un ordre d’idée, sur une journée moyenne y’a environ 250 000 actions ubi qui s’échangent, et ça peut déjà faire varier le cours de +/-2 % (hors élément exceptionnel). Imagine le bordel avec 3 millions d’actions qui arrivent d’un coup sur le marché " />
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#21
Etrangement, UBI finalise vachement mieux ses projets financiers que ses jeux vidéos avant de les lancer " />
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Moi j’aurais bien vu Trump ou Clinton pour être bien dans l’actualité " />
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Puisque tu invoques Trump, un match Trump/Poutine pourrai être sympa vu d’une autre planète.
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Je vois que j’ai heurté un fanboy Ubi et la police des commentaires.
C’était peut-être trop osé pour un lundi matin " />
Mais bon, Vivendi, même ceux qui participent à “l’aventure” regrettent un peu…
#26
Quoi tu veux que je te donne un argumentaire pour ubisoft par rapport à vivendi pour justifier et le rachat et les 1.5% par rapport au cours?
Tout ça, tu rajoutes les intérêts de chacun :
Au final tu as le résultat des négociations.
Maintenant tu peux toujours dénoncer un copinage mais franchement je n’en vois pas… On est pas entrain de parler d’un rabais de 5 à 10% du prix de l’action. Suffit d’une annonce que BPI France souhaite ce désengager et les 33.80 prix auquel Ubisoft rachète leur passe sous le nez…
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#28
Alors non seulement Bpifrance ne perd pas d’argent puisqu’il y a sûrement une bonne plus-value à la clé, de plus je ne vois pas en quoi ce serait surprenant d’avoir négocié une ristourne sur un gros rachat. T’achètes pas 1000 baguettes de pain au prix unitaire habituel, c’est absolument normal de négocier.
Ça peut aussi dépendre de quand ils ont négocié, ils ont très bien pu se mettre d’accord sur le prix à un moment où l’action n’avait pas la même valeur et finaliser le rachat à un autre moment.
D’autre part on parle d’actions et donc de pouvoir décisionnel et de politique. Si Bpifrance estime que les assauts de Vivendi sont un danger pour l’avenir d’Ubisoft ça me semble pas stupide de filer un coup de main d’une manière ou d’une autre.
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C’est un point de vue, j’étais plus sur l’indifférence suscitée par un choix non voulu " />
#30
Y’a même pas une semaine, le cours était en dessous de 33.8, vendredi à la cloture il était au dessus, ce matin il était de nouveau à 33.8, demain il sera peut-être à 31 ou à 35…
Le temps que l’accord soit finalisé, signé et exécuté, il peut se passer plein de choses. Du coup, parler de ristourne parait assez inapproprié. Pourquoi choisir le cours du vendredi soir et pas la moyenne des X derniers jours par exemple.
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C’est beau, l’indépendance
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une société financière détenue par l’État
donc nos impôts servent à enrichir encore plus des gens déjà milliardaires. " />
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#35
Tu peux expliquer le raisonnement qui t’a amené à cette conclusion ?
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Voilà les cas où Bpifrance investit dans une grande entreprise française.
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Interessant ce lien, on voit qu’ils sont aussi présent chez Vivendi d’ailleurs.
Et chez technicolor " />" />" />" />
#38
Ah ça après, politique, plitique… les choix de l’état ne sont pas toujours en faveur du plus grand nombre ou des plus démunis, ça se saurait " />
Mais j’ai aussi envie de dire que c’est pas parce que les PME peuvent avoir besoin de soutien que des grosses sociétés n’en ont pas besoin. Je ne me suis pas vraiment renseigné sur Bpifrance et ses objectifs, mais une entreprise aussi grosse soit elle n’est pas à l’abri de la galère et a son importance. Donc soutenir la croissance et la pérennité d’une entreprise n’a aucune raison d’être réservé aux petits.
(D’ailleurs en jetant un rapide coup d’œil à bpifrance, l’objectif ne s’orient pas vraiment vers le financement de grandes entreprises donc peut être qu’ubi était un cas exceptionnel)
#39
Sympa ça fait une liste de boites à éviter en bourse " />
#40
En finance, le passé c’est le passé. Et, le prix reflète toujours les espoirs de gain futur. Le fait que BPI est gagnante ne change rien à la négociation.
Si la BPI voulait se défaire de ses actions, il est normal que cela soit en dessous du cours étant donné le volume. Mais si c’est Ubi qui était demandeur, le prix aurait dû être au dessus (comme pour une OPA).
Que la BPI néglige un peu d’argent publique dans l’intérêt de l’économie française en général, ça passe. Mais si c’est juste pour emmerder le méchant Bolloré en service commandé… pas d’accord.