[MàJ] Gameloft : Vivendi en mesure d'obtenir 61,7 % du capital, selon l'AMF

[MàJ] Gameloft : Vivendi en mesure d’obtenir 61,7 % du capital, selon l’AMF

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Kevin Hottot

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Économie

31/05/2016 5 minutes
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[MàJ] Gameloft : Vivendi en mesure d'obtenir 61,7 % du capital, selon l'AMF

L'AMF vient de publier un communiqué dévoilant le résultat provisoire de l'OPA de Vivendi sur Gameloft. Le géant français des médias aurait réussi son coup en s'assurant de pouvoir détenir plus de 60 % du capital de l'éditeur.

C'est dans un communiqué très succinct que l'AMF a dévoilé le résultat provisoire de l'OPA de Vivendi sur Gameloft. Sans grande surprise, après que le fonds Amber Capital, propriétaire de 14,62 % du capital de l'éditeur a assuré son soutien à la firme de Vincent Bollloré, l'autorité financière déclare que « l'offre [de Vivendi] a donc une suite positive »

Une victoire sans appel

Vivendi serait en effet en mesure de détenir plus de 53,7 millions d'actions Gameloft, ce qui représente 61,71 % du capital de la société et « au moins 55,61 % de ses droits de vote ». Cela permettrait au groupe propriétaire de Canal+ d'avoir le contrôle de l'entreprise et de l'intégrer dans son bilan, n'en déplaise à la famille Guillemot qui aura vraisemblablement tenté jusqu'au bout de chercher un chevalier blanc pour barrer la route à Vincent Bolloré. 

Le résultat définitif de l'OPA ne sera toutefois connu que d'ici le 2 juin prochain, « à l’issue des ultimes travaux de vérification » menés par l'Autorité des marchés financiers.

Cette première victoire pourrait bien donner des ailes à Vivendi qui cherche également depuis plusieurs mois à mettre la main sur Ubisoft, une autre entreprise détenue par la famille Guillemot. Le groupe de Vincent Bolloré détient déjà plus de 17 % de son capital et dispose d'une trésorerie suffisamment bien garnie pour financer une telle acquisition, y compris hostilement. Ces derniers mois, le groupe a déjà commencé à réclamer une place au conseil d'administration de l'éditeur, tout en le menaçant d'une prise de contrôle prochaine.

Vivendi, gentil flic et méchant flic à la fois

De son côté, Vivendi « se félicite du succès de son offre publique d’achat auprès des actionnaires de Gameloft » quand bien même les résultats ne sont que provisoires, preuve d'une certaine confiance chez le géant des médias. Il précise que conformément à la loi, son offre sera rouverte pendant au moins 10 jours afin que ceux ayant hésité jusqu'ici puissent lui vendre leurs actions au prix de 8 euros l'unité. 

Le groupe de Vincent Bolloré a ensuite soufflé le chaud et le froid. Il prévoit ainsi, en fonction des résultats obtenus lors de la réouverture de son OPA, de faire nommer « au moins la majorité des administrateurs de Gameloft » lors de la prochaine assemblée générale annuelle de l'éditeur qui se tiendra le 29 juin prochain. Vivendi ne tardera donc pas à imprimer sa marque sur sa nouvelle acquisition. 

Parallèlement, le groupe fait les yeux doux aux employés actuels de l'éditeur. Dans une lettre ouverte publiée sur son site institutionnel, Vivendi cherche à les rassurer en leur expliquant notamment que « ce projet s'appuiera avant tout sur vos talents et votre liberté de création », et qu'ils forment « la plus grande richesse de Gameloft ». La firme de Vincent Bolloré rappelle aussi qu'en 2012 « lorsque nous avons acquis EMI en 2012 par exemple, l'immense majorité des artistes nous a suivi sans hésitation. Nos deux sociétés ont donc en commun de valoriser tous les talents, en particulier les créateurs, les éditeurs, les concepteurs et les développeurs ». Seulement à l'époque, l'industriel breton aux méthodes musclées ne faisait pas partie des administrateurs de l'entreprise.

Les synergies restent floues

Enfin dans sa lettre, Vivendi revient sur les synergies que permettront ce rapprochement avec Gameloft. Selon le géant des médias il « offre des opportunités de coopération dans de nombreux domaines : la co-création de contenus, le développement de nouvelles franchises, la constitution de communautés et d'audiences élargies, la mutualisation de nos réseaux de distribution entre autres exemples ». 

Il n'est pas certain que cette tirade parvienne à convaincre les investisseurs restés du côté de la famille Guillemot. Fin mars, les dirigeants de l'éditeur taclaient le plan de Vivendi en expliquant que « le conseil d’administration considère à l’unanimité que l’offre initiée par Vivendi ne présente aucun intérêt stratégique pour Gameloft, et que le rapprochement envisagé n’est pas de nature à créer des synergies substantielles pour les actionnaires de Gameloft, ni à accélérer le projet industriel de la société  ».

Déjà à l'époque, l'argument la mutualisation des réseaux de distribution avait été retoqué notamment parce que Gameloft s'appuie déjà sur un réseau de 200 opérateurs téléphoniques dans 100 pays pour distribuer ses jeux. Quant à la promotion de contenus via Dailymotion : « l'impact de ce partenariat ne serait pas matériel à l'international au regard de l'importance de YouTube et Twitch ». Une façon très polie de dire que la plateforme de vidéo de Vivendi ne vaut pas un kopeck en termes d'audience. 

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Écrit par Kevin Hottot

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Une victoire sans appel

Vivendi, gentil flic et méchant flic à la fois

Les synergies restent floues

Commentaires (29)


Autant Gameloft,  osef, ils font que de la daube, autant Ubisoft, même s’ils chient sur les joueurs PC, ça m’emmerderait un peu que ce vautour de Bolloré mette la main dessus.


Bon bah déjà que les jeux édités par Gameloft c’était pas la joie alors là ça va juste être ridicule.



Espérons qu’ils ne mettent pas la main sur Ubisoft. J’ai beau ne pas les porter dans mon cœur, je ne leur souhaiterai quand même pas de se faire avaler par Vivendi :/



Bref c’est pas super tout ça. Comme si l’industrie du JV était pas déjà assez pourrie par des groupes pour qui la priorité est la thune au détriment de tout le reste…


Fallait pas épouser Anne <img data-src=" />

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On a encore le temps d’investir dans la société blockchain là ?

On vote ensuite le rachat de toutes les actions qui trainent d’ubisoft <img data-src=" />


@gogo77&nbsp;Sauf erreur, Bolloré est déjà au capital d’Ubisoft.








Thelvaen Mandel a écrit :



@gogo77 Sauf erreur, Bolloré est déjà au capital d’Ubisoft.





Au capital mais sans contrôle aucun pour l’instant.



Oui c’est indiqué dans la news, mais ça ne veut pas dire qu’ils contrôlent la boîte contrairement à Gameloft dont ils vont pouvoir faire ce qu’ils veulent (autant dire n’importe quoi)


A ma connaissance, Gameloft fait déjà n’imp’ <img data-src=" />


Bof, borolé va faire le rôle d’investisseur court terme, il va restructurer l’entreprise et la revendre (si il fait comme avec blizzard). Au moins l’entreprise sera renforcé.


&nbsp; Ça changerait pas grand chose de toute façon : ubisoft continuerait de faire du AAA insipide avec copié-collé de game design.


Avec des cadences de travail plus élevé et du management plus féroce. ^^


Bolloré n’était pas aux commandes lors de la revente d’Activision Blizzard.








Akoirioriko a écrit :



Ça changerait pas grand chose de toute façon : ubisoft continuerait de faire du AAA insipide avec copié-collé de game design.







Comme ces fameux AAA copiés-collés que sont Child of Light, Grow Home ou Soldats Inconnus…



Je ne suis pas sûr que ces jeux soient considérés comme des AAA, mais je peux me tromper <img data-src=" />








DotNerk a écrit :



Je ne suis pas sûr que ces jeux soient considérés comme des AAA, mais je peux me tromper <img data-src=" />







C’était ironique.



La famille guillemot devrait vendre ses parts de gameloft en profitant de leur prix élevé et utiliser les liquidités dégagées pour augmenter son poids dans ubisoft et ainsi mieux se défendre. Autrement, ils perdront le controle des deux.


La prochaine tu le spécifieras avec le hashtag qui va bien. Sale gosse <img data-src=" />








manfried a écrit :



La famille guillemot devrait vendre ses parts de gameloft en profitant de leur prix élevé et utiliser les liquidités dégagées pour augmenter son poids dans ubisoft et ainsi mieux se défendre. Autrement, ils perdront le controle des deux.





Je crois que les echos ont déjà fait le calcul, et ça ne ferait que 2-3% grand max, donc que dal.



Ouais mais quand tu penses qu’ils sont au fond il y a toujours quelqu’un pour creuser un peu plus apparemment <img data-src=" />


Ca ne suffirait pas. Leurs ~ 20 % du capital vaudrait 140 millions d’euros au tarif de l’OPA, Ubisoft est valorisé à 3,6 milliards d’euros actuellement. Ca ne pèserait pas bien lourd.



Ce qu’il leur faut pour garder Ubi, c’est trouver une boite du genre de Tencent qui serait prête à lâcher un petit milliard pour sauver leur couenne.


Bon bah y a pu qu’a saborder le navire gameloft en espérant que vivendi apprenne la leçon


C’est déjà fait : je retrouve plus la source, mais une quinzaine de grand cadre de gameloft a eu le droit à une modification de contrat avec installation d’un siège éjectable + parachute doré si leur contrat est rompu (de leur fait ou par la société) dans les deux ans.


Ah, c’est bien triste de constater que n’importe qui peut devenir maître de ton entreprise juste en alignant les milliards. U_u

Quand on se souvient de l’expérience catastrophique qu’à eu Vivendi avec Activision-Blizzard. Ils vont recommencer car ils ont juste les moyens de faire le délire.


Si on veux éviter ça, on entre pas en bourse. C’est un bon moyen de gagner de l’argent, mais du jour au lendemain tu peux finir à la mer.&nbsp; :/


Bah, c’est un peu fort tout de même les gars qui vendent plus de la moitié de leur boite, puis viennent râler en panique quand ils se rendent compte qu’ils n’ont plus forcément le contrôle…








DHKold a écrit :



Bah, c’est un peu fort tout de même les gars qui vendent plus de la moitié de leur boite, puis viennent râler en panique quand ils se rendent compte qu’ils n’ont plus forcément le contrôle…







+1, qui sème le vent récolte la tempête



C’est le jeu ma pov Lucette, tu peux pas lever des millions d’euros sans contrepartie, si les investisseurs étaient des gens généreux ne voulant que le bonheur de la société dans lesquels ils investissent, ils seraient vite pauvres.



Après je pense qu’au délà d’une certaine taille ça devient limite une obligation pour continuer à se développer.


Je me marre. Allez au tour d’Ubisoft maintenant.

Pour une fois, cela ne sera pas que les joueurs qui l’auront profond.








thomgamer a écrit :



C’est le jeu ma pov Lucette, tu peux pas lever des millions d’euros sans contrepartie, si les investisseurs étaient des gens généreux ne voulant que le bonheur de la société dans lesquels ils investissent, ils seraient vite pauvres.



Après je pense qu’au délà d’une certaine taille ça devient limite une obligation pour continuer à se développer.





Exactement, si une entreprise est sur une activité en croissance rapide, il lui est difficile d’augmenter ses capacités sans recourir à l’investissement. Une entreprise fait rarement assez de marge pour s’amuser à doubler ses capacités en un an sur fonds propres. D’où le recours au marché, qui a pour effet logique de diluer le contrôle des actionnaires de départ. Mais ce sont ces derniers qui ont fait le choix d’ouvrir le capital.

Il existe évidemment d’autres solutions mais qui ont leurs limites :




  • investissement des actionnaires de départ -&gt; on n’ouvre pas le capital mais il faut que les actionnaires aient encore des fonds à investir.

  • fonds propres -&gt; les actionnaires ne mettent rien, la boite se développe toute seule, mais c’est lent comme évolution.

  • emprunts -&gt; on peut avoir plus de moyens qu’en croissance sur fond propre, mais ça implique un surcout (intérêt) qui peut être non négligeable sur la durée,&nbsp; une possible mise en nantissement des parts de l’entreprise (si elle ne peut plus rembourser, la banque en prend le contrôle) , et ça a naturellement ses limites (une banque prête rarement de quoi multiplier plusieurs fois la taille d’une entreprise).