Invité des Échos il y a quelques heures peu avant l'Assemblée Générale d'Orange qui a débuté ce jour à 16h, Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur, a de nouveau abordé le cas des rapprochements et notamment celui critique de Bouygues Telecom.
« Celui qui n'a apparemment plus d'espace économique, c'est Bouygues »
Il y a un peu plus d'une semaine, Stéphane Richard indiquait lors d'une entrevue accordée à France Culture qu'à ce jour, « dans cette affaire, celui qui a un problème c'est Bouygues, ce n’est pas Orange ». Référence était ici faite aux rumeurs de rapprochements entre les deux opérateurs, alors que certains syndicats et cadres des entreprises militent en ce sens et que le gouvernement ne cache pas qu'il souhaite un retour à trois opérateurs. Lors de cette interview, le PDG avait déjà annoncé que sa société avait toutes les armes pour fonctionner seule et qu'elle n'avait en aucun cas besoin de Bouygues Telecom. « Ce n'est pas un besoin pour nous [...] celui qui n'a apparemment plus d'espace économique, c'est Bouygues. S'il est dans l'intérêt d'Orange et de Bouygues de trouver une forme de rapprochement, qui n'est pas forcément un rapprochement capitalistique, il y a d'autres façons de se rapprocher, on verra. »
Ces propos ont été de nouveau confirmés aujourd'hui même. Il a ainsi répété qu'un accord avec Bouygues Telecom ne sera signé que s'il y a un intérêt pour Orange, ses salariés et ses actionnaires. Il a de plus rappelé que sa société n'a pas besoin de croquer un autre opérateur pour se développer et grossir. Mais dans le même temps, le patron n'a pas caché que le sort de la filiale du groupe Bouygues était en quelque sorte scellé, sans savoir toutefois à quelle sauce elle sera mangée.
Quatre opérateurs, « ce n'est pas supportable à moyen terme »
« On voit bien que le paysage est en recomposition. Il y a eu l'opération SFR-Numericable. Il y a aujourd'hui toujours quatre opérateurs dans la téléphonie mobile. Et nous sommes un certain nombre à penser que ce n'est pas supportable à moyen terme. Il n'y a pas de place pour quatre opérateurs avec quatre réseaux indépendants. Et donc, il y aura une recomposition » a ainsi résumé Stéphane Richard.
Et dans l'esprit de l'ex-directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, le quatrième opérateur qui sautera ne peut qu'être Bouygues Telecom et aucun autre. « C'est lui qui a été le plus impacté par l'arrivée du quatrième opérateur. Il est face aussi à de gros investissements. Et on sait aussi que dans la stratégie de Bouygues, qui est un groupe très diversifié, il y a une possibilité d'évolution de Bouygues Telecom. » Et qui donc peut croquer cet opérateur ? Orange le peut ne cache pas Stéphane Richard, mais Iliad (Free) est aussi une possibilité. Pour Altice-Numericable par contre, cela risque d'être compliqué financièrement du fait du rachat de SFR.
Et quels seraient les intérêts d'Orange dans une telle opération ? Le PDG explique que Bouygues lui apportera ses boutiques, sa base clients, un effectif plus jeune, etc. Mais seul un certain nombre d'actifs de l'opérateur semble intéresser le grand patron, notamment du côté des fréquences. Une phrase qui laisse entendre un troisième scénario où Bouygues pourrait en fait être à la fois croqué par Orange et Free. On peut toutefois se demander si l'opérateur historique ne sert pas uniquement de lièvre pour tirer les prix vers le haut afin de forcer Iliad à ouvrir un peu plus son portefeuille.
Commentaires (31)
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Après Bouygues qui sert de lièvre c’est autour d’orange pour Bouygues " />
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Le seul gagnant dans cette histoire seront les actionnaires de BT, pourquoi racheter BT maintenant ? autant les laissé mourir à petit feu et acheter les restes pour pas grand choses et récupérer les employés pour moins cher, à moins que le chantage à l’emploi et/ou à la vente à un opérateur étranger force la main d’orange. Sans parler du copinage Bouygues/politiques qui aidera surement Mr B. à gagner de l’argent avec un BT agonisant.
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Pourquoi l’ARCEP a-t-elle autorisé un marché à 4 acteurs de réseau mobile si la situation ne pouvait pas durer ? Pour augmenter les enchères sur les fréquences 3G-4G ? Pour convaincre l’Etat d’élargir le spectre de la 4G sur les fréquences de la TNT ? Ca me paraît tellement grottesque cette histoire, 2 ans après la mise en service du 4e opérateur mobile.
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Il y a 2 mois, BT était l’opérateur en force, celui qui pouvait surenchérir tous les 3 jours et proposer plusieurs milliards " />
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Orange le peut ne cache pas Stéphane Richard
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Bien plus que sur les tarifs, je pense que c’est plutôt sur le modèle subventionné que l’arrivée de FreeMobile a eu un énorme INpact (avec leur modèle sans engagement) " />
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« On voit bien que le paysage est en recomposition. Il y a eu l’opération SFR-Numericable. Il y a aujourd’hui toujours quatre opérateurs dans la téléphonie mobile. Et nous sommes un certain nombre à penser que ce n’est pas supportable à moyen terme. Il n’y a pas de place pour quatre opérateurs avec quatre réseaux indépendants. Et donc, il y aura une recomposition » a ainsi résumé Stéphane Richard.
Pourtant, dans plein d’autres pays, il existe bien 4 opérateurs (voire plus) depuis de nombreuses années, ça ne les empêche pas d’exister et de fonctionner sans problème." />
C’est pas bien de se foutre de la gueule des gens M. Richard." />
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D’un point de vue des largeurs des bandes de fréquence disponible, il n’a pas tort :
Les fréquences “en or” sont pleines et les autres assez mal réparties (à part pour le 2.6 GHz)… " />
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(et au passage, je trouve révoltant que ça ait pris tant de temps à l’UE pour l’imposer … quand on se retrouve avec des couts de roaming de l’ordre de 1€ les 20Mo (chez free mi 2013), imaginer que mon offre 20€ avec 3go “fair use”, coûterai à minima 150€ par mois juste pour la data " />)
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